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Au vu du budget 2025, le sport n’aura pas bénéficié longtemps de « l’effet Jeux Olympiques ». Mais le sport-santé n’a heureusement pas attendu les JO 2024 pour s’imposer comme un levier majeur de l’accompagnement des personnes fragiles. Les Jeux Olympiques auront même offert une fenêtre de visibilité exceptionnelle sur toutes les dimensions du sport, à commencer par sa dimension solidaire !

Dans l’émission « ESS On Air », qui donne la parole aux acteurs de l’économie sociale et solidaire dans l’actualité, Mediatico invite cette semaine Jean-Michel Ricard, co-fondateur de Siel Bleu, entrepreneur social et fellow Ashoka, qui a fait du sport au service des personnes en fragilité son combat depuis près de 30 ans. Il s’exprime sur notre plateau au lendemain des JO 2024… et à la veille d’une levée de fonds qui pourrait monter – si tout va bien – jusqu’à 6 millions d’euros.

Une démarche solidaire au cœur de l’action de Siel Bleu

Pour Jean-Michel Ricard, l’histoire de l’association a commencé il y a 27 ans avec un constat simple : « L’activité physique peut accompagner les personnes en fragilité, et chacun, à un moment de sa vie, sera confronté à cette fragilité. » Depuis, l’association est devenue un acteur incontournable, avec 900 salariés en France intervenant dans 9.500 lieux, touchant plus de 230.000 personnes chaque année, qu’il s’agisse de personnes âgées, en situation de handicap, atteintes de maladies chroniques, ou encore de proches aidants.

Le modèle de Siel Bleu repose sur une gouvernance associative fondée sur la non-lucrativité et sur l’idée du « dernier de cordée » : aller d’abord vers ceux qui en ont le plus besoin, en s’assurant que si cela fonctionne pour eux, cela fonctionnera pour tous. Ce principe guide non seulement l’association mère, fondée en 1997 à Strasbourg, mais aussi ses divers outils complémentaires : une fondation, qui aborde la santé dans sa globalité (physique, mentale, environnementale), et l’Institut Siel Bleu, qui mène des recherches sur l’impact des approches non médicamenteuses en collaboration avec des partenaires académiques et hospitaliers.

Héritage JO 2024 : « Le sport ne se réduit pas à des athlètes surpayés, c’est un projet de société »

L’héritage olympique pour Siel Bleu

Bien sûr, les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont offert à Siel Bleu une visibilité inédite. Grâce au soutien du fonds de dotation « Impact 2024 » créé par Paris 2024, qui aura financé au total 311 projets pour 5 millions d’euros, l’association Siel Bleu a par exemple pu organiser des Olympiades inter-établissements, touchant plus d’un millier de personnes dans des maisons de retraite et des centres d’accueil. 

« Les Olympiades ont permis de créer des moments d’émotion et de dépassement de soi, avec des médailles symboliques pour des performances qui comptent plus que n’importe quel record », raconte Jean-Michel Ricard. Parmi les lauréats, Paulette, 82 ans, médaillée d’or pour l’épreuve du « 30 mètres couloir sans déambulateur », ou encore Marianne, qui pédale pendant ses séances de dialyse pour améliorer sa santé, et Audrey, une jeune femme autiste qui a trouvé un moyen d’exprimer sa force dans la discipline de « l’air-aviron »… autrement dit la gestuelle sportive de l’aviron pratiquée où bon vous semble. Comme le sport, l’humour fait du bien !

Levée de fonds et renforcement du plaidoyer

Fin octobre, Siel Bleu lancera une campagne de levée de fonds, avec l’objectif ambitieux de lever 6 millions d’euros d’ici 18 à 24 mois, juste avant de fêter son 30e anniversaire. Cette campagne permettra de communiquer et de renforcer la notoriété de Siel Bleu, afin d’accroître son impact à travers la France. « Nous voulons transformer cette reconnaissance en soutien concret, pour pouvoir toucher plus de personnes, dans plus de lieux », explique Jean-Michel Ricard. 

Au-delà des projets de l’association, Jean-Michel Ricard interpelle les décideurs : « Le sport ne doit pas être réduit à un club de foot avec des athlètes surpayés. C’est un projet de société, un outil pour rassembler et améliorer la vie de tous. » En 27 ans d’existence, Siel Bleu n’a jamais bénéficié d’un soutien public à la hauteur de ses ambitions. Mais Jean-Michel Ricard reste optimiste : « Un jour, ils comprendront. En attendant, nous continuons d’agir pour les gens. »

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