ACTU

Un guide pratique pour les structures de l’ESS en difficultés financières

Les tensions financières s’accroissent sur de nombreuses structures de l’économie sociale et solidaire, mais les grands réseaux se mobilisent pour éviter les catastrophes. L’UDES, le syndicat des employeurs de l’ESS, organisait fin octobre un webinaire intitulé « Garder le cap en situation économique instable », en collaboration notamment avec la CCI de Paris, la Drieets Ile-de-France et la CRESS Île-de-France.

La discussion a largement porté sur un guide précieux, intitulé « Structures en difficulté – Comprendre & s’orienter ». Hébergé sur le site de la CRESS IDF, ce document est naturellement utile au-delà de la seule région Ile-de-France. Téléchargeable à la fin de cet article, il entend aider les organisations à diagnostiquer leur situation, à évaluer le niveau d’intervention adapté et à mobiliser les bons soutiens.

Trois niveaux de difficultés, trois stratégies d’action

L’objectif de ce quide est d’offrir des repères concrets aux dirigeant·es associatifs, coopératifs ou mutualistes, mais aussi à leurs partenaires de l’accompagnement et du financement, pour prévenir les crises, agir rapidement, et limiter les risques de défaillance. Le document distingue ainsi trois degrés de gravité dans les difficultés rencontrées par les structures :

Les signaux faibles

Tensions de trésorerie passagères, retards ponctuels de paiement, gouvernance affaiblie… Ces premiers symptômes doivent alerter. La CRESS recommande de réaliser un budget prévisionnel et un plan de trésorerie, et de solliciter rapidement des dispositifs d’appui :

  • Visite conseil de l’URSSAF (gratuite, sans risque de redressement),
  • Simulation OPALE de la Banque de France pour situer la structure dans son secteur,
  • Accueil Prev’Asso du Mouvement associatif, dédié aux associations employeuses en tension de trésorerie.

Les difficultés avérées mais réversibles

Lorsque les dettes s’accumulent, que les tensions sociales s’installent ou que la trésorerie reste fragile, il faut agir sans attendre. Le guide invite à maintenir le dialogue avec les financeurs, banques et fournisseurs, à mobiliser les CODEFI (Comités départementaux de sortie de crise), et à recourir à la médiation du crédit de la Banque de France. 

Des permanences juridiques gratuites, proposées chaque vendredi par la CRESS IDF et le Barreau de Paris, permettent également de clarifier les options juridiques.

Les situations critiques d’urgence

Quand la cessation de paiement devient imminente, il est encore possible d’agir — mais vite.
Le mémo décrit les procédures de prévention et de redressement :

  • Mandat ad hoc ou conciliation (procédures confidentielles pour négocier avec les créanciers),
  • Sauvegarde ou redressement judiciaire en cas de cessation de paiements.
    La Région Île-de-France soutient ces démarches via le Chèque Prévention (jusqu’à 10 000 €) et le Prêt Prévention (jusqu’à 300 000 €), deux dispositifs conçus pour donner de l’air aux associations en péril.

Prendre aussi soin des équipes

Le guide ne se limite pas aux aspects financiers. Il consacre une partie entière aux tensions relationnelles et psychologiques qui surviennent souvent dans ces périodes de crise.
Les structures peuvent alors mobiliser :

  • l’Inspection du travail ou la médecine du travail pour un appui en prévention,
  • leur OPCO pour financer des formations en management ou communication non violente,
  • le dispositif ARESO de l’ARACT, pour une médiation collective sur les conflits internes.

Un outil à conserver précieusement

En condensant l’ensemble des dispositifs existants — financiers, juridiques, institutionnels ou humains —, la CRESS Île-de-France propose ici un véritable kit de survie pour les structures de l’ESS. Accessible et complet, ce mémo permet de s’orienter selon le niveau de difficulté, d’agir sans isolement, et de renforcer la résilience du tissu associatif francilien.

De son côté, l’Avise propose également une page ressource qui met en avant les spécificités du DLA (Dispositif Local d’Accompagnement), pour orienter les acteurs de l’ESS selon leur niveau de difficulté. « Quel que soit le stade de développement de votre structure, vous pouvez vous retrouver confronté à des difficultés économiques, financières, organisationnelles, opérationnelles, règlementaires… qui viennent menacer la pérennité de vos activités. Il existe des dispositifs pour prévenir ces difficultés, réagir aux premiers signaux, faire face à une situation de crise ou rebondir », explique l’Avise.

Ressources :

Partagez cet article :