L’Accélérateur ESS de HEC Paris débarque dans deux nouvelles régions ! Opéré depuis 2019 en Île‑de‑France, il soutient des structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) ambitieuses, désireuses de “changer d’échelle” et de maximiser leur impact social et environnemental. Aujourd’hui, le programme prend une nouvelle dimension : après son lancement en Région Sud, HEC Paris étend désormais son programme en Normandie, dans un contexte où le vide institutionnel créé par la liquidation de la CRESS Normandie cet été (lire notre article) laisse un vide d’accompagnement pour les acteurs locaux.
Le programme pionnier de l’Accélérateur ESS d’HEC Paris repose sur trois piliers : un mentorat individualisé mené par des experts de l’école, des modules de formation (en stratégie, gouvernance, mesure d’impact) dispensés par des professeurs d’HEC, et un maillage de mises en réseau entre pairs.
Soutenu par la Région Île‑de‑France depuis 2018, l’Accélérateur ESS a déjà accompagné plus de 80 structures franciliennes, représentant des milliers d’emplois, selon les chiffres officiels. Le rapport du conseil régional indique que ces entreprises ont pour la plupart largement augmenté leur chiffre d’affaires et structuré leurs équipes, signe que le programme porte ses fruits.
L’Accélérateur ESS Sud : l’ancrage territorial comme priorité
En octobre 2025, HEC Paris a inauguré la promotion “Sud” de son accélérateur, fruit d’un partenariat avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur dans le cadre du projet régional “Mon Projet d’Entreprise”. Dix acteurs de l’ESS en Région Sud ont été sélectionnés et vont bénéficier pendant 12 mois de cet accompagnement sur mesure : mentorat stratégique, formation par des professeurs d’HEC, et une communauté d’acteurs engagés.
Le programme cible des enjeux concrets : accompagner des initiatives ESS dans des défis de financement, la diversification de leurs activités, la structuration de l’équipe, et même l’essaimage territorial. Selon HEC et la Région, l’objectif est clair : aider des projets “plus humains, plus durables et plus ancrés localement” à monter en puissance.
Normandie : un pari audacieux face à un vide institutionnel
Fin octobre également, l’Accélérateur ESS clôturait un appel à candidatures pour constituer sa toute nouvelle promotion en Normandie. Cette implantation géographique intervient dans un contexte particulier : la CRESS Normandie, chambre régionale de l’ESS, a été liquidée en juillet 2025, laissant un vide dans l’accompagnement des acteurs de l’ESS (lire notre article).
En étendant son programme en Normandie, l’école joue donc non seulement un rôle d’accélérateur de croissance, mais aussi de stabilisateur institutionnel. Les structures ESS normandes pourraient accéder, via HEC, à des ressources académiques, un mentorat de haut niveau et un réseau national, autant d’outils qui leur manquent désormais dans la région.
Un accompagnement exigeant… et accessible
Pour le programme Sud, l’accompagnement des structures par HEC coûte 2 600 € TTC. Les critères d’éligibilité sont clairs : plus de deux ans d’existence, un chiffre d’affaires compris entre 500 000 € et 3 M€, un ancrage territorial, et la capacité démontrée à structurer une croissance durable.
L’approche d’HEC Paris est pragmatique : “changer d’échelle, c’est un marathon”, expliquent les responsables du programme. L’objectif n’est pas simplement de booster des initiatives, mais de les rendre structurées, résilientes et capables d’avoir un impact durable.
Vers une ESS plus solide et plus présente sur les territoires
L’extension de l’Accélérateur ESS hors d’Île‑de‑France marque une stratégie ambitieuse : faire de l’accompagnement ESS un levier territorial. En Région Sud, le partenariat public-privé montre que les collectivités croient à l’ESS comme moteur d’innovation sociale. En Normandie, HEC Paris apparaît comme un rempart face à un vide institutionnel.
À terme, ce déploiement devrait contribuer à renforcer l’écosystème ESS national, en diffusant des pratiques d’excellence et en structurant des réseaux locaux là où ils sont fragiles. La condition sera de maintenir l’équilibre entre exigence académique et traduction opérationnelle, pour que l’accélérateur favorise réellement un “ESS de territoire”.


