FEFISOL, deuxième acte. Ou plutôt, deuxième décennie ! Alors que la SIDI avait lancé, avec Alterfin, son premier fonds FEFISOL en 2011 pour une durée de 10 ans, l’investisseur solidaire vient de procéder à une nouvelle levée de fonds pour financer une centaine de nouvelles entreprises sociales sur le continent africain, avec FEFISOL II.

Mi-février 2022, la SIDI avait déjà reçu 5 millions d’euros d’engagements de la part de la Banque européenne d’investissement (BEI), après des négociations « exhaustives et exigeantes », confie Dominique Lesaffre, directeur général de la SIDI (lire aussi son interview). Fin mars, les montants levés se montaient à 22,5 millions d’euros pour ce « Fonds européen de financement solidaire pour l’Afrique ».

À l’origine, la SIDI avait lancé FEFISOL car le paysage des acteurs de la finance inclusive œuvrant pour le secteur rural et agricole en particulier était peu structuré : l’offre de financement et d’accompagnement existante ne répondant pas tout à fait aux besoins des entreprises sociales agricoles ciblées par FEFISOL. Les perspectives étaient bonnes et l’Afrique avait été immédiatement choisie comme destination des investissements. Même si, le directeur l’assure, « nous aurions pu nous intéresser à tous les continents ! ».

FEFISOL : la relation de confiance avant tout

En l’espace de dix ans, FEFISOL I a permis de financer 139 projets d’assistance technique et 92 structures partenaires, dont une soixantaine souhaitent renouveler leur partenariat avec FEFISOL II. « Cela montre le succès de FEFISOL I et la relation de confiance que nous avons bâtie », se réjouit Dominique Lesaffre, qui rappelle l’importance du partenariat et de l’accompagnement à long terme dans la méthode de FEFISOL. « Alors que certains investisseurs se retirent d’un projet dès la première mauvaise nouvelle, nous sommes là dans les bons et les mauvais moments », indique le dirigeant de la SIDI.

Enjeux climatiques, effets pandémiques, risques géopolitiques… La conjoncture actuelle est loin d’être simple, d’abord pour les partenaires, et également pour les investisseurs, mais la SIDI garde son cap. La dégradation soudaine des relations franco-maliennes par exemple, avec la fin de l’opération Barkhane en 2022, n’a pas eu d’incidence sur sa stratégie. «FEFISOL II ne se retirera pas du Mali, nous voulons éviter la double-peine pour la population civile » assure Dominique Lesaffre. 

Des investisseurs qui renouvellent leur engagement

La plupart des investisseurs présents dans FEFISOL I sont revenus à l’occasion de cette nouvelle levée de fonds. Bien sûr le co-promoteur belge Alterfin fait à nouveau partie de l’aventure, mais également les investisseurs institutionnels européen BEI et français Proparco qui investissent chacun 5 millions d’euros au capital du fonds, ou encore les banques sociales italienne Banca Etica, française Crédit Coopératif, et le luxembourgeois SOS Faim.

« La performance institutionnelle financière et sociale de cet investissement a permis de renouveler la confiance des investisseurs », assure Dominique Lesaffre. Mais aussi d’en attirer de nouveaux. Ainsi, la société belge d’investissement pour les pays en développement BIO rejoint le projet et apporte 3 millions d’euros, la banque alternative suisse BAS avec 1 millions d’euros. D’autres investisseurs rejoindront le fonds lors d’un prochain closing. Dominique Lesaffre espère atteindre les 30 millions d’euros dès l’année prochaine, permettant de financer et d’accompagner plus de cent nouvelles institutions. Rendez-vous est pris !