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Pour ses 40 ans, le Groupe SOS lance une consultation sur nos besoins sociaux

Le projet de budget 2025 préoccupe aussi les entrepreneurs sociaux. Le Groupe SOS, considéré comme le plus grand acteur de l’entrepreneuriat social en Europe avec 22.000 employés et 2 millions de bénéficiaires, se montrera « particulièrement attentif aux discussions parlementaires », en espérant que les domaines essentiels du “vivre ensemble” seront protégés, indique Marine Creuzet, directrice communication et plaidoyers du Groupe SOS, dans l’émission « ESS On Air » de Mediatico, qui donne la parole aux acteurs de l’ESS sur les sujets d’actualité. 

Sur le terrain, les équipes du Groupe SOS constatent une augmentation des demandes d’aide, notamment en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion. La montée des inégalités met en effet en lumière l’importance de préserver les budgets alloués à l’économie sociale, a fortiori dans le contexte actuel de crise économique et de tensions sociales. Le Groupe SOS, qui célèbre cette année ses 40 ans (les festivités ne sont pas tout à fait arrêtées à ce jour) et qui grandit depuis 1984 en développant ses activités et en absorbant différents acteurs associatifs, coopératifs ou relevant de l’entrepreneuriat social, s’efforce de répondre à des besoins sans cesse grandissants, en déployant des actions adaptées et en renforçant ses partenariats. 

Le Groupe SOS va fêter ses 40 ans

À l’occasion de ses 40 ans, le Groupe SOS vient donc de lancer un large recensement des besoins sociaux, au travers d’une consultation ouverte à toutes et à tous, explique Marine Creuzet. Constatant l’inquiétante transformation des circuits de financement de la solidarité, qui a poussé l’an dernier le monde associatif en général – et les Restos du Coeur en particulier – à pousser un cri d’alarme, le Groupe SOS a en effet décidé de faire remonter les besoins exprimés sur le terrain, soulignant la nécessité de renforcer la coopération et les synergies entre les différents acteurs du secteur.

Cette opération vise à capter les besoins et les attentes de ses parties prenantes : salariés, bénéficiaires, partenaires institutionnels ou privés… mais aussi les citoyens eux-mêmes. L’initiative a pour but de répondre non seulement aux urgences actuelles mais aussi d’anticiper les défis futurs. Les résultats permettront d’orienter les actions du groupe pour les décennies à venir.

Actif dans de nombreux secteurs d’activité de l’économie sociale et solidaire, le Groupe SOS est notamment engagé dans les domaines du médico-social, de la santé, des solidarités, de la jeunesse, de la transition écologique et de la culture. Cette diversité lui permet d’avoir un impact significatif et d’adapter ses réponses aux besoins variés de la société.

En 2023, le Groupe SOS a réalisé un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros, mais a également dû faire face à un déficit de 15 millions d’euros. Cette situation met en lumière les défis auxquels il est confronté, notamment l’impact des crises récentes comme la pandémie de COVID-19, l’inflation et l’augmentation des coûts énergétiques. Malgré ces difficultés, le groupe maintient ses efforts pour rester financièrement viable tout en préservant son modèle social.

La petite enfance et le grand âge doivent relever du non-lucratif

Face aux récents scandales touchant les les crèches ou les Ehpads privés, Marine Creuzet affirme par ailleurs que les domaines de la petite enfance et du grand âge, notamment, devraient échapper à la logique marchande. Jean-Marc Borello, fondateur du Groupe SOS, signait d’ailleurs début octobre une tribune dans *Les Échos*, appelant comme d’autres figures publiques, telles que le président d’ESS France Benoît Hamon, à réserver ces secteurs d’activité au secteur non lucratif. 

« Nous pensons qu’il ne devrait pas être possible de faire du profit sur les enfants, les malades ou les personnes âgées », déclare Marine Creuzet. Elle reconnaît toutefois qu’aucune structure, même non lucrative, n’est à l’abri de dysfonctionnements ou de scandales, surtout dans un contexte de pénurie de personnel qualifié dans des métiers en tension.

Comme de nombreuses organisations du secteur non lucratif, le Groupe SOS continue de plaider pour un modèle économique qui privilégie l’intérêt général plutôt que le profit, dans des domaines où la qualité du service et le bien-être des usagers doivent primer sur les logiques de rentabilité. La survie du secteur associatif et l’accès à des services essentiels de qualité en dépendent.

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