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Afrique du Sud : étude d’impact d’ampleur pour une institution de micro-finance

C’est la plus importante institution de microfinance de développement d’Afrique du Sud qui vient de faire, pour la première fois, l’objet d’une étude d’impact majeure : la SEF (Small Enterprise Foundation), présente dans 6 régions du pays, intervient en particulier dans le Limpopo et le Cap oriental, deux des provinces les plus pauvres d’Afrique du Sud. Fondée en 1992, ses bénéficiaires sont exclusivement des femmes.

La SIDI, qui appuie la SEF depuis 2017, a souhaité en 2020 évaluer l’impact de ce travail de terrain au long cours. L’étude a été accompagnée et cofinancée par le réseau de coopération internationale F3E et la Fondation Grameen Crédit Agricole, puis conduite par les cabinets Reciprocity et Alesopi Consulting représentés respectivement par Pierre Coetzer et le binôme formé par Saskia Van Crugten et Anwar Al Shami. Elle vient d’être restituée devant une centaine de personnes.

« Évaluer la performance sociale et environnementale »

Dominique Lesaffre, directeur général de la SIDI, a rappelé que cette étude visait aussi à « évaluer la relation entre la SIDI et la SEF autour de la performance sociale et environnementale de notre action ». L’étude a été élaborée dans « une approche mixte entre le qualitatif et le quantitatif », a pour sa part expliqué Saskia Van Crugten, du cabinet Alesopi. Cette approche permet d’assurer la complémentarité des outils d’évaluation quantitatifs et qualitatifs, afin de mieux appréhender les nuances contenues dans les données, et ainsi arriver à des conclusions solides.

En Afrique du Sud, les résultats de l’étude sont positifs, a souligné Anwar Al Shami, du cabinet Alesopi, rapportant que « près de 75 % des clientes interrogées ont constaté une amélioration de leur inclusion socio-économique, de leur confiance en elles et en leur capacité à faire face aux prochaines mois, suite au financement de leurs projets apporté par la SEF. La microfinance à vocation sociale à montrer ainsi toute sa pertinence et utilité concrète, et conforte ainsi l’engagement de la SIDI en faveur de la finance solidaire.

Les leçons à retenir

Pour la SIDI, trois leçons sont à retenir de cette étude d’impact. D’abord, conforter sa conviction que « la microfinance permet d’améliorer le quotidien et la résilience des clients ». Ensuite, l’existence de certains effets négatifs comme les éventuels retards de paiement, qui peuvent générer des tensions au sein des groupes de clientes. L’étude a également soulevé la difficulté d’évaluer l’impact sur les inégalités de genre au sein du ménage, dans la mesure où de nombreuses femmes ne partagent pas avec leur mari, de façon systématique, leur engagement avec la SEF. Enfin, pour la SIDI, cette étude rappelle « la nécessité de standardiser la mesure d’impact au sein du secteur de la microfinance », en particulier pour éviter “I’impactwashing”.

L’étude d’impact émet aussi différentes recommandations, comme, entre autres, le développement de « nouveaux canaux de paiement et d’épargne », une nouvelle méthode d’analyse des données axée sur la typologie des clientes,  ou la systématisation de la collecte de données pour que la SEF puisse analyser son impact en autonomie.

Prochaine étape : la SIDI donne rendez-vous en septembre à la rencontre annuelle “Cerise+SPTF” qui réunit de nombreux investisseurs solidaires et institutions de microfinance. Ce sera l’occasion d’échanger sur les bonnes pratiques en matière de mesure d’impact dans le domaine de la finance solidaire.

Crédit photo de couverture : Pierre Coetzer / Reciprocity

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