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Au printemps, quand tout s’arrête… Mediatico entre parenthèses

Les premières fraises sont arrivées, mais l’arrivée du printemps a un drôle de goût cette année. La peur de manquer, sans doute. Pénurie de masques, de gants, parfois de pâtes ou de riz. Les queues s’allongent à l’extérieur des magasins. Oui, en France. Oui, en 2020. “Nous sommes en guerre”, a déclaré par quatre fois le président de la République, hier soir. Une guerre sanitaire, sans armes lourdes, contre un ennemi infinitésimal. Mais pour une durée imprévisible, a-t-il dit. Fin des réunions de famille. Fermeture des frontières européennes. Mobilisation générale. “Lisez”, a même osé nous enjoindre le chef de l’État. Science-fiction ? On se croirait plutôt à la veille de la Grande Guerre de 1914, telle que la décrivait le prix Nobel de littérature Roger Martin du Gard, dans “Les Thibault”. Sous le soleil de ce lundi après-midi, les enfants qui jouaient dans la rue ont effectué hier leur dernière sortie avant longtemps.

Ainsi tout s’arrête, ou presque. Et tout est allé si vite : 72 heures à peine. Retour en arrière. Vendredi 10h, chez Mediatico, nous réfléchissons au télétravail. Vendredi 15h, notre décision est prise. Vendredi 18h, les Grands Voisins, où nous avons nos locaux, ferment leurs portes au grand public. Vendredi 20h, Emmanuel Macron déclare “la plus grave crise sanitaire depuis un siècle” et annonce la fermeture des crèches jusqu’aux universités, espérant confiner 12 millions de jeunes Français âgés de 0 à 20 ans. Samedi, l’épidémie s’accélère, le stade 3 est déclenché. Le Premier ministre décrète la fermeture de tous les commerces non essentiels : bars, restaurants, cafés, cinémas, discothèques, pressings, librairies… sauf les magasins d’alimentation, les pharmacies, les banques, les bureaux de tabac et les stations essence. Dimanche, enfin, le 1er tour des élections municipales. Je ne vois pas ces deux personnes mal en point entrer dans mon bureau de vote. Elles sont déjà devant moi. A voté !

Aujourd’hui, Mediatico est entre parenthèses. Tout va très vite, nos équipes sont en “chômage partiel”. Drôle de terminologie que celle de l’administration, non ? Car il s’agit plus exactement d’un “chômage total à durée temporaire”. L’objectif du dispositif est clair : conserver dans l’entreprise les compétences de nos salariés – que je remercie pour leur engagement – afin qu’ils soient à pied d’œuvre dès que l’activité repartira. Et sans avoir perdu une minute à recruter, puisque nul n’aura été licencié. Pour Mediatico, le chômage partiel était inéluctable : 80% de notre chiffre d’affaires provient de prestations liées au secteur évènementiel. Plusieurs contrats annulés en huit jours, plus d’événements clients à court terme, aucune visibilité avant la rentrée de septembre, une trésorerie fragile propre au secteur des médias, l’impossibilité de déjeuner avec de nouveaux prospects… Mediatico est donc entré en mode survie, pour une période que nous estimons à deux ou trois mois.

En attendant, la stratégie de Mediatico consiste à transformer cette crise en opportunité. Comme souvent dans les médias, l’arrivée du printemps est l’occasion d’innover, d’interpeller les lecteurs ou de lancer une nouvelle formule. Chez Mediatico, nous allons profiter de cette période difficile pour vous demander de confirmer votre attachement à notre média. Nous allons en effet lancer une nouvelle campagne d’abonnement, avec une spécificité nouvelle comparé à celle de l’an dernier sur Ulule : le 21 mars, jour du printemps, nous basculerons le site Mediatico.fr en version intégralement payante, accessible uniquement aux abonnés.

Nous perdrons des lecteurs, mais nous consoliderons nos liens avec ceux qui nous resteront fidèles. Si vous faites ce choix-là, vous serez invité au comité des lecteurs, vous pourrez choisir les grands thèmes que traitera la rédaction cette année, vous nous proposerez des sujets au fil des mois, vous nous direz quels services premiums vous attendez de nous, vous nous aiderez bien sûr aussi à passer ce cap difficile. Et nous maintiendrons intacte notre indépendance éditoriale.

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