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MEDIATICO – L’ACTU

Auvergne-Rhône-Alpes : les lourdes conséquences de la réduction du budget ESS

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a tranché : le budget alloué à l’économie sociale et solidaire (ESS) subira une coupe drastique en 2025. Une baisse de 1,7 million d’euros, officialisée le 30 janvier, qui suscite l’inquiétude des acteurs du secteur.  

Avec plus de 330 000 emplois et 28 000 employeurs, l’ESS représente un pilier économique régional, pesant 14 % de l’emploi total selon l’INSEE. Pourtant, plusieurs dispositifs essentiels voient leur financement amputé. Le Dispositif local d’accompagnement (DLA), crucial pour le soutien des structures de l’ESS, perd 220 000 euros. L’aide à la création de coopératives (Scop et Scic) est purement et simplement supprimée. France Active, acteur clé du financement solidaire, se voit privé d’un million d’euros.  

La Chambre régionale de l’ESS (CRESS) encaisse également un coup dur, avec la suppression de 230 000 euros, soit un quart de son budget. Première conséquence visible de cette coupe budgétaire : la fermeture du site Ambition ESS, plateforme d’emploi spécialisée, qui attirait 50 000 visiteurs uniques par mois. Un message laconique, « Fermée pour une durée indéterminée », s’affiche désormais à la place des offres d’emploi et des ressources dédiées aux structures de l’ESS.

Une décision fortement contestée  

Face à cette décision, de nombreux acteurs dénoncent un désengagement brutal. La suppression du soutien à la CRESS fragilise la coordination des structures de l’ESS, tandis que la baisse du financement de France Active risque de limiter l’accès au crédit pour de nombreux projets solidaires.  

En réponse, la Région présidée depuis l’an dernier par Fabrice Pannekoucke justifie ces coupes budgétaires en évoquant un « contexte instable » et le non-renouvellement de certains dispositifs par l’État et d’autres collectivités. Une explication qui peine à convaincre dans un secteur où la stabilité financière est un enjeu crucial pour le développement des initiatives solidaires et la pérennisation des emplois locaux.  

Les associations et entreprises de l’ESS, qui jouent un rôle clé dans la transition écologique, l’innovation sociale et les réponses aux besoins non pourvus, devront désormais composer avec des moyens réduits. Reste à voir si des solutions alternatives pourront être trouvées pour pallier cette perte de financement. Ou si ces coupes budgétaires signent déjà l’arrêt de mort de plusieurs structures de la région.

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