L’ACTU

MEDIATICO – L’ACTU

Cité Phares : « La dynamique entrepreneuriale montre aux jeunes que les choses peuvent se faire »

3 questions à… Nabaoui Mdahoma, chargé d’accompagnement Pépite, Cité Phares

Comment Cité Phares aborde-t-elle la question de l’emploi ?

La coopérative Cité Phares existe depuis 2001. Elle regroupe sur le territoire de Plaine Commune (93) une quinzaine de structures et 85 salariés permanents, dans un bâtiment qui appartient à l’association d’insertion Halage. Les structures que nous hébergeons sont spécialisées dans l’écologie, l’environnement, l’éducation populaire, les collectifs citoyens, l’insertion… Nous avons aussi un espace de coworking pour les travailleurs indépendants. En Seine-Saint-Denis, le taux de chômage est élevé. Nous voulons toucher une population éloignée de l’emploi. Nous nous inscrivons donc dans une démarche de « faire ensemble, au service des habitants ». C’est une démarche d’économie sociale et solidaire, c’est-à-dire de développement des structures, qu’elles soient associations ou entreprises, pour créer de la valeur économique qui permettra de créer de l’emploi.

Quel accompagnement proposez-vous avec le dispositif Pépite ?

Le dispositif Pépite, pour « Pépinière des Idées du Territoire », existe depuis près de trois ans. Il nous a permis d’accompagner une vingtaine de porteurs de projets d’économie sociale et solidaire, souvent éloignés du marché de l’emploi, et d’assurer leur suivi professionnel. Par exemple, après un contrat d’insertion de quatre ans dans la structure Mode Estime que nous hébergeons, une salariée a souhaité partager son savoir-faire en matière de couture. Nous l’avons aidée à créer son association et lui avons transmis des outils. Elle a bénéficié d’un accompagnement et elle a pu avoir une bonne vision de son projet associatif. Deux autres personnes ont créé chez nous une structure qui anime des ateliers autour des mots, des langues et du numérique. Sur l’Ile-Saint-Denis, nous avons 85 nationalités représentées ! Aujourd’hui, elles engagent un service civique, et bientôt une salariée.

Vous créez aussi des coopératives éphémères de jeunes majeurs : qu’est-ce que c’est ?

C’est un dispositif qui permet à une dizaine de jeunes, issus principalement des quartiers prioritaires de la ville, d’expérimenter ensemble, durant trois mois, un projet sous forme de coopérative. L’idée est née au Québec et s’adressait au départ aux jeunes mineurs. Nous l’avons adaptée aux jeunes majeurs en recherche d’activité ou en phase de création de projet. Au départ, les jeunes ne se connaissent pas. Ils viennent chacun avec leurs idées et on essaie de faire émerger une idée commune. Le projet dure trois mois, à plein temps. Deux animateurs les aident à réfléchir, à mobiliser, à fidéliser, à trouver des partenaires. Nous avons ainsi vu naître un projet de traiteur, du dépannage électroménager, une activité de communication d’entreprise et associative… Cette dynamique entrepreneuriale montre aux jeunes que les choses peuvent se faire, qu’on a le droit à l’erreur et qu’ils peuvent expérimenter.

Quand les équipes se sentent prêtes, nous pouvons les aider à créer une structure de l’ESS avec le dispositif Pépite. Et si elles font suffisamment de chiffre d’affaires, elles peuvent basculer chez Coopaname. L’accompagnement coûte environ 40.000 euros par coopérative, mais il est financé par les pouvoirs publics. Il est donc totalement gratuit pour les jeunes. Nous sommes en phase de recrutement de jeunes sur les territoires de Clichy et de Paris, jusque début novembre. Dépêchez-vous !

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