Dix ans après sa création, la réussite de l’entreprise sociale Lavéo se mesure à deux chiffres : 130 emplois créés, 2 millions de litres d’eau potable économisés. Pour une entreprise de lavage automobile, c’est une prouesse ! Lavéo propose en effet un service de lavage de voiture sur site sans eau, avec des produits respectueux de l’environnement, et surtout à la main. Comme Lavéo recrute sa main d’oeuvre en nouant des partenariats avec des structures d’insertion par l’activité économique, l’entreprise parvient donc à concilier, dans une même activité, l’impact environnemental et l’impact social, explique son président Laurent Cenne, dans cette interview recueillie au dernier salon Produrable.
Le premier point de lavage Lavéo créé en 2008 est ainsi devenu un réseau national : 50 structures sont à présent établies sur le territoire ! Mais les défis pour assurer la croissance de l’entreprise sont encore nombreux : pérenniser les emplois, atteindre 70 implantations, acquérir des partenaires sur de nouveaux territoires, proposer des contrats-cadres à de grandes entreprises… Car le modèle économique de Lavéo ne repose pas sur un système de franchise, mais sur des prestations d’accompagnement technique et d’apporteur d’affaires : « Nous apportons des marchés aux structures partenaires et nous décidons avec elles les commissions que nous pouvons prendre pour les accompagner », détaille Laurent Cenne.
De façon surprenante, le marché le plus dur à conquérir est celui des collectivités locales et territoriales. D’une part, car leurs partenariats avec des sociétés de lavage classiques sont ancrés depuis plusieurs décennies. D’autre part, parce qu’elles manquent cruellement de « politique de changement », regrette Laurent Cenne. Alors même que la question sociale et environnementale est une question avant tout… politique.