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Face à la crise, la finance solidaire se tient prête

Et si vous pouviez changer le monde, confiné dans votre canapé ? Tadaaam ! C’est précisément ce à quoi l’association Finansol vous invite à l’occasion de la Semaine de la finance solidaire, qui se termine officiellement aujourd’hui… mais que chacun peut aisément prolonger toute l’année. Les 50 évènements organisés dans le cadre de cette Semaine de la finance solidaire – beaucoup en digital, très peu d’annulations – nous ont éveillés sur la place de l’argent dans notre vie, sur son utilité pour les projets de territoire, sur son pouvoir indiscutable face à des enjeux sociaux et environnementaux colossaux. Vous voulez transformer le monde ? Alors donnez du sens à votre argent ! De quelle façon ? En auscultant votre épargne. En pilotant vos placements financiers. En orientant votre argent vers des projets qui ont du sens.

L’épargne solidaire sera le premier stade de votre engagement financier citoyen. A côté de votre Livret A ou de votre compte épargne logement (CEL), sollicitez donc votre banquier pour ouvrir un livret d’épargne solidaire. Ainsi, votre argent ne « dormira » pas aveuglément car les intérêts de ce livret seront en effet partagés en fin d’année, intégralement ou en partie, avec une association que vous choisissez à l’ouverture du compte. Votre geste s’apparente donc à un don et vous recevrez un reçu fiscal pour déduire ce don de votre impôt sur le revenu. Vous pourriez croire que quelques euros offerts à une association ne changeront pas la face du monde. Mais pensez seulement à un chiffre : les Français ont épargné 100 milliards d’euros entre février et août 2020, du fait du confinement. Cette somme placée sur un livret d’épargne solidaire rémunéré à 0,5% comme le Livret A aurait pu rapporter 500 millions d’euros de dons à des associations. Allez donc voir votre banquier !

Le second stade de votre engagement consiste à diversifier vos supports d’épargne solidaire. Vous hésitez à prendre le livret d’épargne solidaire « Agir » du Crédit Coopératif ? Jetez un œil à votre livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui fonctionne de la même façon depuis… le 1er octobre 2020 ! Il va drainer chaque année 9 milliards d’euros de nouveaux financements vers l’économie sociale et solidaire. Renseignez-vous aussi sur le contrat d’assurance-vie solidaire de la Maif, l’assureur militant : il réinvestit une partie de votre placement dans des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Et vous pouvez également aller découvrir des plateformes comme Miimosa ou BlueBees, deux sites de financement participatif dédiés à l’agriculture et à l’alimentation, qui vous proposent de faire un « don avec contrepartie », ou bien d’opter pour un « prêt rémunéré » en général atour de 4%, en échange de votre apport financier.

Le troisième stade de la finance qui a du sens, c’est l’investissement. Ça ne rigole plus ! Enfin si, car rien n’empêche de rester de bonne humeur. Mais l’entreprise qui vous séduit pourrait faire faillite un jour, tout comme n’importe quelle autre entreprise. Si vous investissez dans une entreprise de l’économie sociale et solidaire, sachez que vous prenez un risque… pour la bonne cause. Et ça, c’est essentiel ! Dès lors, trois stratégies sont possibles : soit vous investissez en direct dans une structure dont vous connaissez les dirigeants ; soit vous investissez dans une entreprise sociale qui lève des fonds sur une plateforme comme Lita.co ; soit enfin vous investissez dans un fonds qui sélectionne lui-même les structures qu’il finance en fonction d’une foule d’indicateurs sociaux et environnementaux, comme le font notamment France Active, Aviva ou encore Phitrust.

La semaine dernière, Mediatico et Phitrust animaient une discussion passionnante en ligne avec les dirigeants de La Varappe et d’Ecodair, deux entreprises d’insertion par l’activité économique, spécialisée dans l’intérim pour l’une, dans le recyclage de déchets électroniques pour l’autre, toutes deux placées face au même défi : comment financer leur croissance, interne comme externe, compte tenu du contexte sanitaire, social et économique actuel. Pour les deux chefs d’entreprise, la finance solidaire s’avère une clé cruciale. La semaine dernière également, Frédéric Tiberghien, président de Finansol, disait à nos confrères de Carenews que les vraies incidences de la crise ne se feraient sentir qu’au printemps 2021, lorsque les entreprises commenceraient à rembourser les prêts d’urgence du gouvernement tout en continuant à payer leurs charges courantes.

Cela vaut évidemment pour les entreprises de l’ESS. La finance solidaire, elle, se tient prête.

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