À deux mois de l’élection présidentielle, Fair présente son plaidoyer. L’association spécialiste de la finance solidaire, qui s’est renommée Fair en 2021 (lire notre article), a dévoilé dans son livre blanc les 10 mesures pour développer la finance solidaire et « mieux financer les projets à impact social et environnemental », explique Frédéric Tiberghien, président de Fair.
« Nous allons prendre contact avec les candidats pour les inviter à intégrer dans les programmes plusieurs de nos mesures », a indiqué le président de Fair.Frédéric Tiberghien regrette en effet la mésaventure de 2017, lors de la présentation d’un précédent livre blanc : « Emmanuel Macron avait repris certaines de nos propositions, mais il s’en est ensuite écarté ». Après les élections législatives de juin, le livre blanc sera également présenté aux nouveaux parlementaires.
Pour Fair, le contexte est extrêmement porteur. L’organisation revendique un total de 175 produits labellisés en ce début d’année 2022. En novembre 2021, Fair dévoilait déjà des chiffres très positifs avec un encours de l’épargne solidaire de 20 milliards d’euros (lire notre éditorial).
Lobbying pour la finance solidaire
Avec l’envolée des besoins sociaux et environnementaux, Fair pense être une des solutions à un contexte social explosif. L’association argumente en invoquant l’existence de « 12 millions de personnes pauvres », un taux chômage à 8 %, mais aussi le « retard considérable dans la production d’énergies renouvelables » ou une « agriculture chimique de plus en plus décriée ».
La finance solidaire vient répondre à ce sytème a bout de souffle, en finançant l’économie sociale et solidaire (ESS), financée par le finance solidaire. La Banque de France a d’ailleurs plusieurs fois complimenté le secteur. En septembre dernier, dans ce rapport, la Banque de France faisait état d’un taux de croissance de l’encours des crédits aux entreprises de l’ESS supérieur à celui de l’économie classique.
Pour la Maif qui accueillait la conférence, Hélène N’Diaye, directrice générale adjointe de la mutuelle, la finance solidaire est composée de produits financiers « moins volatiles, moins court-termistes et donc plus sûrs en termes d’investissements ».
Pour accélérer les transformations environnementales et sociales
Parmi les différentes propositions de Fair relevant notamment le fait de mieux financer les entreprises non cotées, de créer des contrats à impact, entre investisseurs privés et collectivités publiques, la transformation de la finance « au service des transitions sociale et écologique » et enfin une définition commune de la finance solidaire avec la création d’un label européen.