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Le secteur sanitaire et social, premier employeur associatif de France

Pour la 17e année consécutive, l’Uniopss a publié son bilan de l’emploi dans les associations et les fondations du champ sanitaire et social, en partenariat avec Recherches & Solidarités. Cette photographie montre que le secteur privé non lucratif reste le premier employeur associatif de France, que l’emploi y progresse globalement, mais que l’aide à domicile est toujours en crise.

En 2024, le secteur sanitaire et social privé non lucratif regroupe ainsi 39 350 structures employeuses, dont 95 % d’associations, pour un total de 1,2 million de salariés, relève cette enquête. À lui seul, ce secteur représente 58 % des effectifs du privé non lucratif et l’emploi y a progressé de 8,3% entre 2018 et 2024 (contre +9,2 % dans le privé non lucratif).

Cinq grandes régions concentrent plus de 100 000 emplois : l’Île-de-France (198 800), Auvergne-Rhône-Alpes (147 700), les Hauts-de-France (121 300), le Grand Est (114 300), l’Occitanie (112 800) et la Nouvelle-Aquitaine (108 000).

L’aide à domicile toujours en crise

Mais le contraste est frappant entre les différents domaines d’activité du secteur sanitaire et social. Ainsi, l’aide à domicile, essentielle face au vieillissement de la population, voit ses effectifs reculer de 10 % depuis 2018, pour se stabiliser en 2024 à 148 700 salariés dans 4 100 structures. Ce décrochage témoigne des difficultés d’attractivité d’un secteur marqué par la pénibilité, des rémunérations faibles et des conditions de travail contraignantes.

À l’inverse, d’autres domaines connaissent de fortes progressions sur la période 2018-2024 :

  • Hébergement pour adultes en difficultés : 50 480 salariés (+32 %) dans 2 445 établissements.
  • Protection de l’enfance et jeunesse : 79 300 salariés (+23 %) dans 2 670 structures.
  • Santé : 195 100 salariés (+18 %) dans 5 300 établissements.
  • Handicap, premier employeur avec 360 360 salariés (mais +3,1 % seulement).
  • Personnes âgées, hors aide à domicile : 133 200 salariés (+6,5 %) dans 3 600 établissements.
  • Accueil de jeunes enfants sans hébergement : 47 500 salariés (+8,7 %) dans 3 680 structures.

Un secteur sous tension malgré la croissance

Ces chiffres témoignent d’une vitalité réelle, mais l’Uniopss invite à ne pas les lire sans mise en perspective. Car derrière ces progressions se cache une crise profonde du secteur médico-social, confronté à une double problématique : des besoins croissants (vieillissement de la population, demandes sociales plus fortes) et une pénurie persistante de main-d’œuvre qualifiée.

Le constat est clair : les associations et les fondations parviennent à maintenir une dynamique d’emploi, mais au prix de tensions importantes sur le recrutement et l’attractivité des métiers.

Dans l’aide à domicile notamment, le décrochage des effectifs rappelle l’urgence d’une revalorisation durable des carrières et des conditions de travail, souligne l’Uniopss.

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