La finance dit avoir la puissance nécessaire pour résoudre les problèmes du monde, pourtant l’argent ne cesse d’abîmer la démocratie et la planète, rappelle Frédéric Vuillod, fondateur de Mediatico, sur le plateau de B Smart. Sauf les « fonds verts » ? Pas sûr, estime une enquête d’investigation menée par le journal « Le Monde » et une dizaine de médias européens, qui épingle ces fonds prétendument plus vertueux au motif que leur composition ne serait finalement pas si éloignée de celle des fonds traditionnels.
Frédéric Vuillod et Grégoire Favet débattent du contenu de cette enquête, des 2.000 milliards d’euros placés sur les fonds verts en France, de l’exemple du fonds américain Blackrock investi dans des énergéticiens très traditionnels, mais aussi des 800 fonds classés « Article 9 » en Europe, donc soi-disant très vertueux mais dont la moitié investirait encore dans les énergies fossiles ou dans le secteur aérien…
Alors qu’en France, TotalEnergies figure dans 10% des fonds dits « durables » et dans 19% des fonds d’investissement socialement responsables (ISR), Frédéric Vuillod relève que la promesse de ces fonds à l’égard des attentes des clients n’est pas tenue, ouvrant la porte bien large vers le greenwashing. Et que des gérants « de conviction » comme Mirova sont peut-être aujourd’hui rattrapés par les attentes de plus en plus radicales des épargnants et de l’opinion publique.