Le paysage entrepreneurial français vient de s’enrichir de la présence d’un nouvel acteur qui va compter dans le paysage : l’Institut Maria Nowak. Cette institution porte le nom de la pionnière du microcrédit et fondatrice de l’Adie (Association pour le droit à l’initiative économique), disparue en décembre 2022. L’objectif de l’Institut est de perpétuer et d’approfondir l’héritage de Maria Nowak, une figure emblématique de l’inclusion par l’économie, qui a dédié sa vie à défendre le droit d’entreprendre pour les plus démunis.
Inspirée par l’économiste Muhammad Yunus et son modèle de la Grameen Bank, Maria Nowak a introduit le concept de microcrédit en France en 1989 en fondant l’Adie. Son travail a permis à de nombreuses personnes exclues du système bancaire traditionnel de réaliser leur projet entrepreneurial. L’Institut Maria Nowak vise à promouvoir cette vision d’un entrepreneuriat libérateur, où chacun peut créer son propre emploi et participer activement à la société, même sans capital ou réseau préalable.
Honorer l’héritage de Maria Nowak
« Nous avons pour objectif de développer en France l’entrepreneuriat populaire, c’est-à-dire de permettre à tous ceux qui ont la capacité et la volonté de créer leur emploi, de le faire », aimait à dire Maria Nowak. Cette vision continue d’inspirer les actions de l’Institut, qui se donne pour mission de rendre l’entrepreneuriat accessible à tous.
L’Institut Maria Nowak se positionne comme un centre de recherche et d’étude dédié à la promotion de l’entrepreneuriat populaire et à l’étude de ses impacts économiques et sociaux. Il ambitionne d’éclairer les décideurs publics et de sensibiliser les médias sur l’importance de ce modèle. Ses travaux incluront l’analyse des conditions nécessaires au développement de l’entrepreneuriat populaire et l’évaluation de ses effets positifs en termes de cohésion sociale, de développement territorial et de lutte contre le changement climatique.
Une première étude prometteuse
Dirigé par Thierry Sibieude, fondateur de la Chaire Entrepreneuriat social de l’ESSEC, le comité scientifique de l’Institut regroupe des personnalités académiques et professionnelles de premier plan. Parmi elles, Pauline Arnaud-Blanchard (h’up entrepreneurs), Edouard Dequeker (Chaire d’Économie urbaine de l’ESSEC), Laurence Fontaine (CNRS), Françoise Lareur (Fondation MACIF), et Aziz Senni (Quartiers d’Affaires), pour n’en citer que quelques-uns. Ce panel diversifié souligne l’approche pluridisciplinaire de l’Institut, essentielle pour cerner les complexités de l’entrepreneuriat populaire.
Pour marquer son lancement, l’Institut Maria Nowak vient de publier sa première étude : « L’entrepreneuriat est-il un vecteur d’égalité des chances ? ». Cette analyse aborde la transformation récente de l’entrepreneuriat, devenue plus inclusive et attirant des profils plus variés, tels que des jeunes, des femmes et des personnes en situation de handicap. Frédéric Lavenir, président de l’Adie et de l’Institut, estime que « l’Institut entend ainsi accroître la visibilité du travail indépendant et inspirer les politiques publiques en mettant en avant le microcrédit comme levier de transformation sociale et écologique. »