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Les révélations d’agressions sexuelles attribuées à l’Abbé Pierre, personnalité préférée des Français durant 17 ans et figure emblématique de la solidarité en France, ont provoqué un séisme au sein de la Fondation Abbé Pierre et du mouvement Emmaüs. L’Église a rapidement réagi avec une déclaration spontanée de « honte » et de « douleur », soulignant l’importance de cette prise de conscience collective. 

Après un an d’enquête menée par le cabinet spécialisé Egaé, les témoignages qui viennent d’être révélés au grand jour sont accablants. Un rapport publié le 17 juillet a mis en lumière des faits sur plus de trente ans, entraînant un choc immense et de multiples réactions dans l’opinion publique. Si certaines voix se sont élevées dans le déni, la plupart ont salué le courage des victimes et la transparence des instances dirigeantes du mouvement Emmaüs.

Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, a notamment déclaré à La Tribune Dimanche : « Ceux qui minimisent se trompent (…) Selon le cabinet Egaé, que nous avons engagé, la grande amplitude des sept témoignages laisse présager que d’autres pourraient nous parvenir ». Pour continuer ce travail d’écoute, la Fondation a ouvert une ligne téléphonique et une boîte mail gérées par Egaé, assurant une transparence totale dans cette démarche (📩 emmaus@groupe-egae.fr 📞 01 89 96 01 53)

La Fondation et le mouvement Emmaüs face au choc des témoignages

Le mouvement Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre ont immédiatement reconnu les témoignages des victimes, avant même toute action judiciaire. Un positionnement et une transparence exemplaires, qu’il convient de saluer. Bruno Morel, président d’Emmaüs France, a réitéré cet engagement : « Suite aux révélations sur l’abbé Pierre, nous rappelons qu’il nous apparaît d’abord primordial d’écouter les victimes et de leur dire que nous sommes à leurs côtés. »

Maud Sarda, co-fondatrice et directrice générale de Label Emmaüs, a exprimé son profond désarroi : « Depuis des jours, l’affaire abbé Pierre m’obsède. J’ai tellement été inspirée par son message et son combat. J’ai peur qu’on finisse par enlever la fresque de son visage sur la façade de notre entrepôt, son image de notre camion, ses phrases de nos murs… et en même temps je me demande comment je vais pouvoir continuer à les prononcer ses phrases ou les afficher ses images sans penser aux victimes et insulter leur souffrance. Leur courage est immense. »

Les salariés et bénévoles ne sont pas responsables

Alexandre Poidatz, responsable plaidoyer Climat et Inégalités chez Oxfam France, a pour sa part décidé de faire un don à la Fondation Abbé Pierre, après ces révélations ! En signe de soutien : « C’est de la provocation ? Au contraire », argumente-t-il. « Il faut, d’abord et avant tout, saluer le courage des femmes qui ont témoigné. Les activités de la Fondation ou d’Emmaüs sont absolument essentielles. Les salariés et bénévoles ne sont absolument pas responsables de cette situation. »

Ces révélations marquent assurément un tournant dans la manière dont les dénonciations de violences sexuelles doivent être accueillies dans le milieu associatif. Elles soulignent l’importance de l’écoute, de la reconnaissance des victimes et de la transparence des dirigeants. 

Malgré le choc et la douleur, la Fondation Abbé Pierre et les 35.000 personnes qui composent le mouvement Emmaüs continuent de travailler sans relâche pour lutter contre la pauvreté et le mal-logement. Ce sont eux qui tiennent le tissu social et les liens dans notre pays.

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