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Service civique : les surcoupes budgétaires annulées in extremis

Dans un geste inattendu, Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, a décidé juste avant son départ de Matignon d’annuler les surcoupes budgétaires initialement prévues sur le service civique, apprend-on suite à une indiscrétion de Bercy. Cette décision a été prise dans les dernières heures de son mandat, alors qu’il s’apprêtait à passer le relais à son successeur, Michel Barnier.

En février dernier, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, et Thomas Cazenave, ministre délégué aux Comptes publics, avaient annoncé une série de coupes budgétaires drastiques. D’abord un ajustement de 10 milliards d’euros sur le budget 2024, puis de 20 milliards supplémentaires sur celui de 2025. En avril, de nouvelles coupes avaient ensuite été envisagées, à hauteur de 10 milliards supplémentaires sur le budget de 2024. Ces « surcoupes », comme elles avaient été qualifiées, menaçaient notamment les crédits alloués au service civique, un programme qui bénéficie à des milliers de jeunes chaque année et qui permet de soutenir l’engagement associatif.

Le programme du service civique, créé en 2010, offre aux jeunes de 16 à 25 ans (jusqu’à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap) une opportunité d’engagement volontaire au service de l’intérêt général, et avait été menacé de subir des coupes. 

En avril dernier, Nicole Belloubet, alors ministre de l’Éducation et de la Jeunesse, avait déjà évoqué devant la commission de la culture et de l’éducation du Sénat que le service civique pourrait être impacté par les mesures d’économies budgétaires du gouvernement : « Le service civique connaît un vrai succès… Nous allons bien devoir faire porter les réductions quelque part et, je le répète, il n’est pas impossible que le service civique soit touché. »

Un budget de 500 millions d’euros, pour 150.000 jeunes par an

Pour 2024, le service civique représentait un budget d’un peu plus de 500 millions d’euros, avec un objectif de 150.000 jeunes participants fixé par la direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative. Les annonces de coupes budgétaires avaient soulevé de nombreuses inquiétudes parmi les associations et les bénéficiaires, craignant un impact négatif sur ce programme essentiel à l’engagement civique des jeunes en France.

En renonçant aux surcoupes, Gabriel Attal semble avoir écouté ces préoccupations. Cette décision a été saluée par plusieurs acteurs du secteur associatif et de la jeunesse. « C’est une bouffée d’air frais pour les jeunes qui s’engagent au service de la communauté, » a commenté un responsable associatif. En maintenant le budget alloué au service civique, le Premier ministre sortant réaffirme l’importance de ce programme pour l’insertion sociale et professionnelle des jeunes et la cohésion nationale.

Le renoncement aux surcoupes budgétaires sur le service civique par Gabriel Attal peut être perçu comme un ultime acte politique de soutien à la jeunesse avant son départ. Cette initiative marque également une volonté de protéger les dispositifs favorisant l’engagement citoyen, dans un contexte où de nombreux jeunes expriment le besoin de sens et d’action dans leur parcours.

Pour autant, le geste de Gabriel Attal ne met pas fin aux inquiétudes concernant l’impact potentiel des ajustements budgétaires à venir sur le service civique et sur l’ensemble des politiques publiques destinées à la jeunesse. 

Les nouvelles orientations budgétaires du gouvernement sous la direction du nouveau Premier ministre, Michel Barnier, ne sont pas encore connues. Les associations et les jeunes engagés espèrent que ce programme crucial pour l’engagement citoyen continuera d’être soutenu dans les mois et années à venir. 

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