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Céline Hervieu, députée de Paris : « Halte aux fonds d’investissements dans les crèches privées ! »

En cette rentrée tendue pour l’économie sociale et solidaire, la députée de Paris Céline Hervieu est venue sur le plateau de Mediatico éclairer le contexte politique général, mais aussi défendre les modèles non lucratifs pour les secteurs de la petite enfance et du grand âge pour lesquels elle soutient, en particulier, les modes de fonctionnement associatifs et coopératifs. Une émission à voir intégralement ci-dessous en replay.

Députée socialiste de la 11ᵉ circonscription de Paris (6ᵉ et 14ᵉ arrondissements), elle a marqué les esprits en déposant une proposition de loi sur le sujet, adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale en janvier, visant à encadrer les crèches privées lucratives. Le journaliste Victor Castanet, dans son enquête « Les Ogres », mais aussi l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) encore récemment, ont révélé de sérieuses dérives dans le secteur des crèches privées.

Protéger les bébés de la maltraitance, soutenir les crèches associatives

L’objectif de Céline Hervieu : empêcher les fonds d’investissement d’entrer au capital des groupes de crèches privées et de transformer par conséquent la petite enfance en marché spéculatif ! Car les dérives sont connues : les économies de coûts pour accroître la rentabilité des crèches dégrade considérablement la qualité du service de la petite enfance. 

Pour Céline Hervieu, il est indispensable de protéger les bébés de la maltraitance, d’éviter le mal-être des professionnels au travail, et donc de soutenir les modèles associatifs, mutualistes et coopératifs qui ne recherchent pas la rentabilité. Un combat qui parle directement au monde de l’économie sociale et solidaire, et qui doit encore franchir un dernier obstacle politique : sa proposition de loi n’a pas encore été votée par le Sénat. Une fenêtre de tir se présentera début janvier, indique-t-elle. Si l’Assemblée n’a pas été dissoute d’ici-là… 

Dans notre séquence “La Boîte à solutions”, Céline Hervieu exprime ainsi son soutien aux propositions de la Fondation Jean Jaurès et de la CG Scop, dont l’étude publiée la semaine dernière milite pour un développement des crèches coopératives afin de replacer l’intérêt général au cœur de cette activité.

L’actualité politique en toile de fond

Mais notre émission ne s’arrête pas là. Dans la séquence “L’Actu qui pique”, Céline Hervieu revient sur les tensions politiques actuelles : le rôle charnière des 66 députés socialistes et apparentés face au nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, ainsi que les mobilisations sociales et la colère des Français. En particulier celle des jeunes générations. 

Céline Hervieu nous fait part de ses retours de terrain, lors de ses visites des forums associatifs de rentrée. Selon elle, les inquiétudes des associations – qui représentent 80 % de l’ESS – y sont plus vives que jamais.

Dans notre séquence photo « Face à face », elle dit le fond de sa pensée à Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur démissionnaire. Elle revient sur les nouvelles relations franco-britanniques qui entrent en vigueur cette semaine, destinées à restreindre toujours davantage les flux de migrants. Car Céline Hervieu, de nationalité française et brésilienne, qui fut engagée à la Cimade et à France Terre d’Asile avant de se lancer en politique, exprime son soutien plein et entier aux associations qui choisissent d’accueillir dignement les personnes qui traversent le monde car elles n’ont d’autre choix que de fuir leur pays. 

Et elle se dit aussi particulièrement  honorée d’avoir pu rencontrer le président brésilien Lula. 

Budget, subventions et avenir de l’ESS

Dans notre séquence “Le Monde de Demain”, Céline Hervieu se projette sur les grands enjeux de 2026 pour les associations : Contrat d’engagement républicain (CER), subventions pluriannuelles aux associations, soutien à l’éducation populaire, appui aux revendications du CESE et du Mouvement associatif… Autant de sujets cruciaux pour la vitalité de l’ESS. 

Elle alerte aussi sur les menaces qui pèsent sur des acteurs de santé comme l’Institut mutualiste Montsouris ou le centre Primo Levi.

À 32 ans, Céline Hervieu incarne une nouvelle génération d’élus qui croient encore en la politique, qui veulent concilier leurs convictions et leur proximité de terrain. Dans son « Pitch express », elle nous dit ce qui l’a poussée à s’engager dans un « vieux parti » comme le PS. Et pourquoi la politique reste, selon elle, un outil incontournable de transformation sociale.

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