Près de 2.000 entrepreneurs à impact et cadres d’entreprises engagées se sont réunis aux « Universités d’été de l’économie de demain » (UEED), ce mardi 30 août à la Cité universitaire de Paris, pour réfléchir à l’entreprise de demain. Celles-ci ne trouveront leur raison d’être que par la sobriété estime Eva Sadoun, la co-présidente du Mouvement Impact France, organisateur de la journée (revoir les débats).
Après plusieurs interventions de dirigeants de premier plan, de personnalités inspirantes et de ministres comme Agnès Pannier-Runacher en fin de journée, Eva Sadoun s’est félicité d’un « bilan hyper positif de l’enthousiasme collectif ». Les débats affichaient complets, avec trois fois plus de participants qu’en 2021.
Sobriété, « le » sujet de la rentrée
Le thème transversal était placardé sur de nombreux murs de la Cité universitaire : « Sobriété ». Un thème choisi de longue date, bien avant le discours d’Elisabeth Borne la veille devant le Medef, et même avant qu’Emmanuel Macron n’évoque dans son discours du 14 juillet un « plan de sobriété à venir ». Les participants aux UEED n’ont toutefois pas manqué de faire écho dans leurs commentaires aux propos de la Première ministre, qui demande désormais aux entreprises de réduire leur consommation énergétique de 10% dans les prochaines semaines (voir notre édito).
Au rendez-vous de rentrée d’Impact France, les « gens sont venus pour trouver l’inspiration et trouver le bon curseur en matière de sobriété économique, car c’est une notion qui va devoir transformer l’économie », poursuit Eva Sadoun, également dirigeante de Lita.co. Et elle l’assure : « Ici, les personnes ont conscience que la question de sobriété n’est pas qu’une urgence liée à la situation géopolitique [avec la guerre en Ukraine], ni à quelques pénuries d’énergies ou de matières premières ».
Des « transformations drastiques » sont nécessaires
Si Eva Sadoun salue la mise en avant par le gouvernement de la sobriété, elle nous met toutefois en garde : « La réponse doit être hétérogène, nous ne pouvons pas adresser la question de la sobriété à toutes les entreprises de la même manière », assure-t-elle, tout comme l’affirmait aussi la veille le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.
Au-delà du contexte inflationniste et géopolitique, Eva Sadoun se dit en effet convaincue de la « nécessité de transformations drastiques [de notre modèle économique] et d’une planification écologique », avec notamment des politiques publiques qui s’inscrivent dans un long. Ainsi qu’une « transition globale du milieu économique à moyen-terme pour que les entreprises deviennent sobres, dans leur modèle en tant que tel, et non juste dans leur consommation ».