C’est déjà presque en habituée qu’Olivia Grégoire s’est rendue cette semaine aux “Universités d’été de l’économie de demain” (UEED), l’événement phare de la rentrée organisé par le mouvement Impact France. L’ancienne secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable (voir son portrait vidéo, que nous avions réalisé en 2021), a passé la main à Marlène Schiappa lors du remaniement de juillet. Désormais chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire n’a pas manqué de revenir sur le plan de sobriété, annoncée la veille devant le Medef par la Première ministre Élisabeth Borne, et sur sa déclinaison pour les PME.
Les UEED avaient particulièrement bien choisi leur slogan, et ce depuis plusieurs mois : “Sobriété, je crie ton nom”. Pour l’équipe gouvernementale, l’opportunité était trop belle. Pas moins de sept ministres et secrétaires d’État, en incluant les inscriptions de dernière minute, sont venus présenter leur action à venir et la politique de l’État. Olivia Grégoire donc, mais aussi Marlène Schiappa, la nouvelle secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative. Ou encore Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique.
Sobriété, un « bon sens collectif »
Interrogée par Mediatico, Olivia Grégoire estime que la sobriété doit d’abord être guidée par le « bon sens collectif », avec « des actions que nous devons tous partager ». Elle évoque notamment la responsabilité individuelle et collective, mais elle souligne aussi que le gouvernement prépare déjà la publication de décrets « pour la fin de l’été », notamment sur la publicité lumineuse et sur la climatisation des enseignes commerciales portes ouvertes.
Mais la ministre indique aussi qu’il faut prévoir « des approches spécifiques en fonction des secteurs et des filières ». Avec la ministre Agnès Pannier-Runacher, « nous avons demandé à chaque filière de revenir vers nous avec des propositions pour renforcer, filière par filière, la baisse de consommation d’énergie », précise ainsi Olivia Grégoire.
Une feuille de route en septembre
Dans les prochaines semaines, Olivia Grégoire réunira les dirigeants de PME et les secteurs qu’elle chapeaute. Son objectif : élaborer une feuille de route qui permettra de réduire de 10 % leur consommation d’énergie. Elle se dit d’ores et déjà convaincue de la responsabilité des acteurs économiques, parfois contraints et forcés par la conjoncture : « Le commerce n’a pas attendu les consignes pour prendre des mesures en matière de sobriété. Le dirigeant de PME, la première chose qu’il voit, c’est l’augmentation de la facture d’électricité et de gaz ». Lui n’a donc d’autre choix que de limiter sa consommation énergétique. Est-ce aussi le cas des grandes entreprises ?
Alors qu’Eva Sadoun, co-présidente d’Impact France, plaide pour une « réponse hétérogène à la question de la sobriété pour les entreprises » (lire notre article), Olivia Grégoire refuse, elle aussi, « d’opposer les petites et les grandes entreprises ». Elle admet qu’un « certain nombre d’industries consomment beaucoup » d’énergie. Mais elle souligne aussi qu’elles « font vivre des bassins d’emploi et des dizaines de TPE et PME en sous-traitance ». Alors, la sobriété : au cas par cas ?