Pour en finir avec l’impuissance de la politique migratoire en France, 40 associations appellent le gouvernement à tenir une convention citoyenne sur la migration.
Paris, le 6 décembre 2022 – La convention citoyenne pour le climat a contribué à faire émerger la question climatique comme une grande question de démocratie et d’orientation politique. Dans cette recherche d’apaisement et d’expertise, un collectif d’associations propose une méthodologie comparable sur la question migratoire, trop souvent instrumentalisée par les extrêmes, comme l’écologie il y a encore quelques années, pour enfin définir les orientations d’une politique migratoire responsable, cohérente et digne.
La question climatique a son rapport du GIEC. Mais quand on parle de migration, qui fait référence ? Qui en France connaît l’OIM, la gouvernance et les actions de l’UNHCR ? Aujourd’hui, un court débat sans vote sur le nouveau projet de loi Asile et Immigration voulue par le Gouvernement en 2023 se tient à l’Assemblée Nationale, première étape d’une concertation expéditive a minima, à rebours du « grand débat » national pourtant annoncé par le ministre de l’Intérieur en août dernier.
Faisant le constat de l’échec des lois successives, de la perte de repère de l’opinion publique face à l’extrême polarisation politique et médiatique, et du besoin d’appropriation par les citoyens du débat démocratique, le collectif pour l’accueil et l’inclusion des personnes exilées appelle à la tenue d’une convention citoyenne sur la migration.
L’impuissance des politiques migratoires depuis 30 ans.
La migration a pris, ces dernières décennies, une ampleur inédite dans le monde, et, compte tenu des tensions géopolitiques, climatiques et économiques, ce phénomène va se poursuivre et s’accentuer. L’OIM prédit notamment environ 300 millions de déplacés climatiques en 2050.
Le changement climatique et la migration sont ainsi les deux plus grands enjeux mondiaux du XXIe siècle auxquels nous devons faire face. Pourtant, tandis que les voies légales d’accès à la migration ne cessent de se réduire, on constate en Europe, et en France en particulier, une polarisation politique et sociale sur le sujet, encouragée par des élus, des partis politiques et des médias, rejetant le principe même du droit d’asile et de l’ouverture des frontières.
Entre politique du fait divers et calculs électoraux, sur l’immigration l’appareil démocratique est dans une impasse depuis longtemps, en témoigne l’inflation législative sur ce thème, qui fera ainsi l’objet d’une 22e loi en 30 ans, en décalage complet par rapport à ses réalités démographiques. Le sujet est trop important pour que le débat de société, apaisé, objectif et rigoureux soit ainsi confisqué, empêchant toute construction d’une vision commune par les Français.
Une convention citoyenne pour apaiser, démocratiser et construire.
C’est pourquoi le collectif appelle les citoyens à exiger les moyens de renouer avec le vrai débat démocratique et à se mobiliser pour la tenue d’une convention citoyenne sur la migration, sur un modèle similaire à la convention citoyenne pour le climat de 2019-2020, réunissant toute la diversité des Françaises et Français, qui s’informent, débattent, émettent des avis, et fixent des orientations sur l’ensemble des questions relatives à l’accueil et au séjour des étrangers en France, à l’écoute d’une représentation large de parties prenantes, dont notamment les personnes exilées, et qui seule sera de nature à dépasser les préjugés, rassembler et rendre les débats objectifs.
A propos de la concertation citoyenne préalable à la mise en œuvre de réformes, Emmanuel Macron, Président de la République, déclarait, le 12 mars 2022 : « Je veux que notre projet puisse reposer sur une méthode associant davantage nos compatriotes, dans la durée, en leur donnant une place comme véritables acteurs », appelant ainsi à mener « un nouveau grand débat permanent » avec les Françaises et les Français afin que « la responsabilité » des réformes « soit partagée ». Ce moment est arrivé.
Le Président de la République doit à la France de tenir, dès 2023, une convention citoyenne sur la migration.
L’appel à la mobilisation pour la tenue d’une convention citoyenne sur la migration est proposé par le Collectif pour l’accueil et l’inclusion des personnes exilées, avec le soutien de : ANVITA, ATPAC Maison Solidaire, Caracol, Collectif sans-papiers de Montreuil (CSPM), Csp75, Fonds de dotation Merci, Riace, Groupe Ares, La Trame, Modus Operandi, Paris d’Exil, Refuges Solidaires, Rosmerta, Schoolab, Secours Catholique – Caritas France , Sillages, Tous Migrants, Utopia 56, Yoon France.
A propos : le collectif pour l’accueil et l’inclusion des personnes exilées est une coalition d’association agissant pour l’accueil et l’inclusion socio-professionnelle des personnes exilées, réunissant Ashoka France, Association LTF, Causons, Droit à l’Ecole, each One, Ecole des Cuistots Migrateurs, Guiti News, J’Accueille, Kabubu, Kodiko, Komune Media, La Fabrique Nomade, Le RECHO, makesense, Observatoire des Camps de Réfugiés (OCR), Refugee Food, S.W.A.G Studio, Singa, Sistech, UniR, Weavers. Constitué en décembre 2021, il plaide pour un débat objectif et apaisé au sujet de la migration en France. Il a organisé le 1er avril 2022, l’audition publique des candidats à la présidentielle sur le thème des migrations.
Contacts
Contact presse: Antoine de Clerck – presse@conventioncitoyennesurlamigration.fr – 06 81 92 07 76
Signer la pétition pour appeler à tenir une convention citoyenne sur la migration :
web: http://conventioncitoyennesurlamigration.fr/