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Chocolat de Noël : quand l’économie sociale et solidaire ajoute le sens à la douceur

À l’approche de Noël, le chocolat s’impose évidemment comme un incontournable. Calendriers de l’Avent, coffrets gourmands, figurines à partager durant les fêtes… Chaque année, en France, près de 30 000 tonnes de chocolat sont achetées, offertes et dégustées durant cette période !

Mais derrière la douceur emblématique du chocolat, se cache une filière mondiale en pleine tourmente. Et, en creux, un terrain d’engagement majeur pour l’économie sociale et solidaire. Car jamais le contraste n’a été aussi fort entre le plaisir du consommateur et la réalité vécue par les producteurs de cacao.

Une filière sous tension extrême

Depuis deux ans, le marché mondial du cacao traverse une crise historique. Les prix ont atteint des sommets, passant d’environ 2 300 dollars la tonne en 2023 à 8 000–10 000 dollars en 2024-2025. Une envolée spectaculaire, souvent présentée comme un record… mais qui mérite d’être relativisée. 

D’abord, parce qu’en dollars constants, ces niveaux avaient déjà été atteints dans les années 1970. Ensuite, parce que l’envolée du prix du cacao se répercute sur les prix de vente en magasins, ce qui ne fait pas les affaires des consommateurs lorsque leur pouvoir d’achat est en berne. Enfin et surtout, parce que cette flambée ne signifie pas automatiquement une amélioration durable des conditions de vie des producteurs dans les pays du Sud. 

En Côte d’Ivoire et au Ghana, qui concentrent l’essentiel de la production mondiale, entre 30 % et 58 % des cacaoculteurs vivent toujours sous le seuil d’extrême pauvreté. Changement climatique, maladies des cacaoyers, épuisement des sols, déforestation : la filière paye aujourd’hui des décennies de prix trop bas et de sous-investissement chronique.

Prix élevés : une opportunité fragile

C’est l’un des enseignements majeurs des deux tables rondes organisées fin octobre au Salon du Chocolat par Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) et la SCOP Ethiquable. Oui, la hausse des prix a permis, temporairement, à certains producteurs d’atteindre un revenu vital et d’investir dans l’agroforesterie. Mais elle a aussi fragilisé les coopératives, confrontées à des besoins de trésorerie multipliés, à une concurrence accrue du marché de masse et à des tentations de vente hors filières équitables et de qualité.

Le risque est connu : celui d’un nouveau cycle infernal. Après la hausse des cours, une surproduction pourrait entraîner un effondrement brutal des prix, comme en 2016, replongeant les producteurs dans la pauvreté et compromettant toute transition agroécologique.

Face à ce scénario, un consensus se dessine parmi les acteurs engagés : la durabilité de la filière passe par des prix certes élevés mais surtout stables, ainsi que des partenariats de long terme et une régulation collective, plutôt que par la seule logique du marché.

Commerce équitable : des solutions concrètes, ici et maintenant

C’est précisément sur ce terrain que le commerce équitable, porté par de nombreux acteurs de l’économie sociale et solidaire, démontre sa pertinence. Le modèle Fairtrade/Max Havelaar garantit un prix minimum, protège les producteurs des fluctuations extrêmes et génère une prime de développement finançant des projets collectifs : adaptation au changement climatique, lutte contre le travail des enfants, préservation des forêts, accès à l’éducation.

En France, la filière cacao Fairtrade représente plus de 17 000 tonnes de fèves vendues, près de 60 entreprises partenaires, et 3,8 millions d’euros de prime de développement. En 2024, le chiffre d’affaires global des produits labellisés Fairtrade/Max Havelaar a atteint 1,4 milliard d’euros, en hausse de 4,1 %.

Ces chiffres traduisent une attente croissante des consommateurs, mais aussi une structuration progressive de filières plus justes. Et c’est heureux !

Quand l’ESS relie producteurs, entreprises et consommateurs

Entreprise coopérative emblématique de l’ESS, Ethiquable incarne cette approche de long terme. Structurée en Scop, l’entreprise travaille avec plus de 110 coopératives de petits producteurs dans 29 pays, sur la base de contrats durables, de préfinancement et de transparence sur les prix. Depuis 2021, elle fabrique ses chocolats dans sa propre chocolaterie à Fleurance, dans le Gers, reliant production, transformation et pédagogie auprès du grand public.

Aux côtés d’ONG comme AVSF, ces acteurs défendent un changement de paradigme : moins de volumes spéculatifs, plus de qualité, et une juste rémunération intégrant réellement les coûts sociaux et environnementaux.

Noël, un levier de transformation

À Noël, chaque acte d’achat devient un signal. Choisir un chocolat équitable, bio et traçable, ce n’est pas seulement « consommer responsable » : c’est soutenir un modèle économique alternatif, qui refuse que la gourmandise repose sur la pauvreté ou la déforestation. Des coffrets équitables aux calendriers de l’Avent engagés, l’offre existe et progresse. 

Grâce au levier des achats publics, certaines collectivités vont plus loin encore : dans des villes comme Saint-Denis, 100 % du chocolat servi dans les cantines scolaires est désormais équitable. La commande publique devient ainsi un levier puissant de transformation des filières. Lors de la remise des Trophées Fairtile 2025 décernés par Max Havelaar, la ville de Saint-Denis s’est ainsi vue remettre mi novembre le Trophée de la filière stratégique Cacao.

À l’heure où les limites du modèle agro-industriel apparaissent au grand jour, l’ESS montre qu’une autre voie est possible. Peut-être est-ce là, finalement, l’un des messages clés de ce Noël équitable : consommer moins, mais mieux. Et accepter le juste prix du chocolat pour garantir un avenir aux producteurs. Un chocolat qui a du sens est sans doute celui qui fond le plus durablement.


Idées cadeau recommandées par Max Havelaar : 

  • Coffret Les Animaux Merveilleux – Merveilles du Monde 

Un coffret qui enchantera petits et grands pendant les fêtes ! Derrière chaque animal majestueux – lion, gorille, rhinocéros ou éléphant – se cache une bouchée de chocolat au lait fondant au cœur praliné, agrémentée d’éclats croquants d’amandes et de noisettes. Des recettes courtes, sans huile de palme, élaborées avec du cacao équitable certifié Fairtrade/Max Havelaar. Un cadeau gourmand qui allie plaisir et engagement.

Prix de vente conseillé :  7,90 €

Lieu de vente : GMS et boutique en ligne www.merveilles-du-monde.fr 


  • Calendrier de l’Avent – Saveurs & Nature 

Pour fêter Noël de manière responsable, Saveurs & Nature propose son calendrier de l’Avent 100 % bio et équitable. Derrière chaque case, une surprise chocolatée : carrés choco-soufflés, figurines festives, et même un moulage Père Noël pour le 24 décembre ! Disponible en version classique (chocolat au lait et blanc) ou vegan (chocolat noir), il s’adresse à toutes les envies. Fidèle à ses engagements, la marque utilise un cacao et du sucre certifié Fairtrade/Max Havelaar.

Prix de vente conseillé : à partir de 9,80€

Lieu de vente : Réseau bio et spécialisé, et sur www.saveursetnature.com

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