A un mois de l’ouverture du Salon de l’agriculture et à l’approche des élections européennes, la colère des agriculteurs est manifeste. Revenus trop faibles, hausse des coûts de production, événements climatiques extrêmes, restriction d’irrigation, réduction des pesticides, manque de jeunes générations… En ce mois de janvier, toute l’Europe agricole manifeste.
En France, c’est en Occitanie, première région en termes de densité agricole, que les tensions sont les plus palpables. Et pour Bruno Vila, président de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles des Pyrénées Orientales, nous assistons à un « ras-le-bol général ».
Rapport de force défavorable avec la grande distribution
Surtout, les dernières négociations tarifaires avec la grande distribution n’ont pas été à l’avantage des agriculteurs. Les coopératives agricoles, piliers essentiels de l’agriculture, ont été particulièrement affectées par ces négociations. La hausse des marges des distributeurs, combinée à des charges financières écrasantes, a en effet exacerbé leurs difficultés.
Les espoirs sont plus que déçus, estime Sarah Slous, responsable des relations Industrie distributeurs de La Coopération Agricole, à l’issue des négociations. Pascal Le Brun, président de la Coopération laitière, dénonce pour sa part le refus de la grande distribution d’accorder des hausses de prix.
Fusion de coopératives en Auvergne et en Alsace
Face à ces défis, les coopératives agricoles se tournent vers la consolidation pour renforcer leur résilience. C’est le cas d’Unicor en Aveyron et de Capel dans le Lot, qui ont décidé de fusionner, formant ainsi une nouvelle entité dont la validation est prévue pour le 29 mars par l’assemblée générale des coopérateurs.
Même chose dans le vignoble alsacien, les caves coopératives Wolfberger et Bestheim viennent également d’annoncer leur rapprochement, afin de dynamiser l’attractivité des vins d’Alsace. Ce rapprochement, qui doit aboutir en 2025, a pour objectif d’être plus forts dans un contexte difficile de baisse de consommation du vin. Les deux entités rassembleront alors 600 vignerons coopérateurs.
Les élections européennes en ligne de mire
Cette tendance à la fusion vise à créer des entités plus robustes capables de faire face aux défis économiques et environnementaux. Les coopératives cherchent ainsi à assurer la pérennité de leurs activités, tout en soutenant leurs membres dans un contexte difficile de baisse de consommation et de pressions commerciales défavorables.
En attendant, alors que le Salon international de l’agriculture approche à grands pas, le gouvernement surveille de très près la situation, conscient des enjeux cruciaux pour le secteur agricole et des réponses nécessaires, au niveau français comme européen, pour surmonter cette crise sans précédent. Avec, naturellement, les élections européennes en ligne de mire.
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