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Financements publics : l’Éducation Populaire tire le signal d’alarme

Le syndicat d’employeurs de l’éducation populaire Hexopée a dévoilé fin janvier les résultats alarmants de son baromètre annuel réalisé en collaboration avec Recherches et Solidarités, qui porte sur l’activité et la situation économique des structures employeuses du secteur de l’Éducation populaire. Cette quatrième édition révèle une réalité préoccupante pour ces acteurs clés de la société, confrontés à des défis croissants en matière de financement et d’emploi.

Les chiffres sont sans équivoque : sur 984 structures participant à l’enquête, qui sont issues principalement de l’Animation, de l’Habitat Accompagné, du Sport et du Tourisme Social, la situation financière est en détérioration constante. 

Inflation, rémunérations… mais baisse des dotations

La hausse de leurs coûts structurels est principalement dûe à deux facteurs : l’augmentation des rémunérations des salariés, pour 35% d’entre elles, ainsi que l’inflation non compensée par les financeurs publics ou privés, invoquée par 28% des structures. Pour l’heure, les volumes d’activités du secteur restent stable, en apparence. Mais au prix d’efforts internes conséquents. 

En parallèle, l’Éducation populaire fait face à une nette diminution des financements publics : 29% des financeurs ont réduit leur apport, laissant les structures dans une situation financière de plus en plus précaire.

Par conséquent, les réserves de trésorerie de ces structures diminuent fortement, 29% disposant de moins de 3 mois de couverture d’activité et seulement 27% ayant une visibilité à plus de 6 mois, alors même que 70% d’entre-elles ne disposent pas d’emprunts en cours. Cette raréfaction des ressources compromet le développement de leurs activités : l’an dernier, 39% des employeurs avaient déjà dû renoncer à des investissements jugés essentiels.

Face à cette situation, 57% d’entre eux envisagent d’augmenter les tarifs de leurs activités pour résoudre une équation budgétaire difficile, allant à l’encontre de leur raison d’être qui consiste à proposer des tarifs très accessibles au plus grand nombre.

Des pouvoirs publics “indifférents”

David Cluzeau, délégué général d’Hexopée, s’exprime sans détours : « L’indifférence des pouvoirs publics aux difficultés financières du secteur de l’Éducation populaire met en péril la pérennité de nos structures et des emplois qui y sont liés. Nous sommes face à des choix difficiles : répercuter l’inflation sur les tarifs des activités ou prendre des mesures drastiques en matière d’emploi. Nous demandons une prise de responsabilité urgente des financeurs publics pour garantir la viabilité de notre modèle économique. »

Hexopée représente près de 14.000 structures adhérentes, employant 100.000 salariés en France.

Dans un contexte où 75% des dirigeants du secteur ressentent une véritable indifférence des pouvoirs publics, il devient impératif de reconnaître le rôle essentiel de l’Éducation populaire dans la cohésion sociale et le développement des territoires. 

Sans une intervention rapide et efficace, les répercussions de cette crise financière pourraient être désastreuses, tant pour les salariés que pour les populations bénéficiaires des activités. Et pour la cohésion sociale de notre société.


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