Tiens, un nouveau label ! Quand on sait le poids du numérique sur l’extraction de terres rares et sur les émissions de CO2, il était temps de l’inventer. C’est ce qu’ont fait en juin 2019 l’Institut du Numérique Responsable et le label de responsabilité sociétale Lucie, qui viennent de décerner pour la première fois cette année le nouveau label « Numérique responsable » au groupe de services numériques Isia, basé dans l’Hérault.
« Ce label est un marqueur, il officialise une démarche entamée de longue date dans un groupe créé voilà 25 ans qui conçoit et développe des solutions numériques sur mesure pour différents types de clients », expliquent Fabienne Amadori et Jean-François Caplat, co-présidents du Groupe Isia, dans cette interview accordée à Mediatico sur le salon Produrable. Le groupe a par exemple mis en place un système de gestion de licences et de brevets intégrant 300.000 utilisateurs, pour le compte de la Fédération française de Plongée sous-marine.
Certes, mais qu’y a-t-il de responsable dans le développement d’un pogiciel ? « Dans le secteur numérique, il a longtemps été question de service qualité, puis de RSE, puis de développement durable. Aujourd’hui, cette thématique évolue : le numérique responsable c’est l’intégration dans notre fonctionnement opérationnel d’une démarche éco-responsable vis-à-vis de nos clients, de nos collaborateurs et de notre environnement », témoignent Fabienne Amadori et Jean-François Caplat.
Empreinte environnementale, inclusion numérique, éco-conception, sobriété des usages
Parmi leurs enjeux prioritaires : l’empreinte environnementale, l’inclusion numérique, ou encore la raréfaction des ressources naturelles. « Dans trois générations, nous ne pourrons plus fabriquer de ‘devices’ car les ressources sont limitées sur la planète », poursuit Jean-François Caplat. Voilà qui pose deux questions : celle de l’éco-conception au stade de la fabrication, et celle de l’utilité du numérique lors de sa consommation : « Regarder de la vidéo à la demande ou acheter des voitures connectées ne contribue pas à être responsable », défend-il, plaidant pour un numérique au service de l’environnement et de la santé humaine.
La sobriété numérique est-elle pour autant un argument commercial pour le Groupe Isia ? Trouver davantage de clients en se basant sur cet argument est un pari osé, mais Fabienne Amadori y croit dur comme fer : « Nous sommes les premiers à nous inscrire dans cette démarche, il nous paraît évident qu’une communauté va nous suivre dans cette voie et nous espérons bien rencontrer notre public », assure-t-elle. L’avenir appartient aux audacieux, paraît-il. On croise les doigts, avec eux.
