[Édito partenaire] Le compte à rebours est lancé. Dans moins de trente jours maintenant, Bordeaux deviendra la capitale mondiale de l’économie sociale et solidaire. La métropole girondine accueille en effet, du 29 au 31 octobre 2025, la 7ᵉ édition du Forum mondial de l’ESS (GSEF pour Global Social Economy Forum, dont Mediatico est partenaire), tant au Palais de l’Atlantique pour les rencontres professionnelles que dans le cœur de la ville, au Hangar 14, à la Cité Bleue et au Chapitô, pour mettre en lumière de l’ESS auprès du grand public. Et c’est une bonne nouvelle à plus d’un titre.
D’abord, parce que c’est la première fois que le GSEF se déroule en France. Après Séoul ou Dakar, ce rassemblement international va donc attirer sur le sol français 4.000 acteurs de l’économie sociale, issus des cinq continents. Un honneur que de les accueillir. Une promesse d’échanges transversaux pour s’enrichir mutuellement. Et une fenêtre de visibilité majeure pour « l’ESS à la française », que l’on dit souvent précurseure. Mediatico réalisera sur place une émission qui croisera les expériences de chaque continent en matière d’économie sociale et solidaire.
Pierre Hurmic, largement à la manoeuvre
Très bonne nouvelle aussi, parce que c’est Bordeaux, et non Paris, qui accueille cet événement international. Voilà qui dit beaucoup de la place que peuvent et doivent prendre nos capitales régionales. Un nouvel acte de décentralisation est nécessaire en France, qui permettra autant d’alléger Paris que de valoriser la richesse de nos multiples territoires, leur identité, leurs savoirs-faire et leurs habitants. Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic (interview à lire sur Mediatico), a largement été à la manœuvre pour accueillir le GSEF 2025. C’était un pari audacieux, et nécessaire. Il est déjà gagné.
Très bonne nouvelle enfin, parce que Bordeaux GSEF 2025 n’est pas un simple salon de plus : c’est une invitation mondiale aux acteurs de l’ESS, sur un thème central : « L’ESS, une condition pour la transition juste vers des territoires résilients et le bien-être de leurs habitants ». Ce thème parle à toute la planète ! Quant à l’espace grand public du Forum et à son slogan « L’ESS, l’économie qui nous veut du bien », il fait déjà écho au nouveau plaidoyer d’ESS France : « L’ESS, une économie qui protège ». Les représentants de l’économie sociale et solidaire sont en phase.
Le temps d’une ESS mondialisée est venu
Surtout, l’événement s’inscrit dans une dynamique internationale de reconnaissance accrue de l’ESS. En 2023, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté la résolution Promoting the Social and Solidarity Economy for Sustainable Development, reconnaissant formellement l’ESS comme un levier pour la réalisation des Objectifs de développement durable.
Cette reconnaissance ouvre de nouvelles voies — incitations fiscales, placements d’impact, intégration aux stratégies de développement nationales — mais révèle aussi les défis persistants : cadre juridique hétérogène d’un pays à l’autre, difficultés d’accès aux financements adaptés, manque de données sur l’essaimage international des structures de l’ESS. Dans ses travaux récents, l’OCDE identifie d’ailleurs des stratégies de montée en échelle, tout en soulignant que la diversité des contextes et des logiques rend délicate une « recette unique ».
Pour sa part, la Commission européenne a inscrit plusieurs avancées ces dernières années – même si le “backlash” actuel n’est pas favorable à l’ESS – avec son “Plan d’action pour l’économie sociale” de 2021, et la recommandation pour le développement de l’économie sociale adoptée par le Conseil de l’Union européenne fin 2023, qui actent la reconnaissance et le nécessaire changement d’échelle de ce mode d’entreprendre. L’ESS compte 19,1 millions d’emplois dans l’Union européenne, soit 9 % de la population active, et pèse 10 % du PIB européen.
Une ambition claire : faire de l’ESS la “norme de demain”
Dans ce contexte, Bordeaux GSEF 2025 apparaît comme un creuset idéal pour articuler les leviers locaux, régionaux et globaux, afin de faire de l’ESS la norme de demain.
Parmi les moments structurants annoncés lors du GSEF, se tiendront notamment une rencontre européenne des monnaies locales organisée par RTES, le Mouvement Sol et la GEMME ; neuf parcours thématiques pour faire découvrir les initiatives de l’ESS au coeur de ce terroir bordelais de renommée mondiale ; et bien sûr des temps festifs, culturels, musicaux qui feront résonner le projet dans la ville, en particulier auprès des jeunes qui ont pris toute leur place dans l’organisation.
Organisé par la Ville de Bordeaux, la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département de la Gironde, Bordeaux Métropole et la CRESS Nouvelle-Aquitaine, le Bordeaux GSEF 2025 exprime une conviction forte : l’ESS peut et doit occuper une place centrale dans les modèles économiques du XXIᵉ siècle. La déclaration finale s’en fera naturellement l’écho. Elle devrait même proposer une feuille de route politique pour les deux ans à venir afin d’avancer dans cette voie.
Rendez-vous à Bordeaux pour le GSEF 2025 !
Dans son interview à Mediatico, le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, l’affirme : « Bordeaux mise sur l’ESS comme pilier de l’économie de demain ». Il souligne que l’ESS n’est pas une alternative marginale, mais « un projet politique à part entière » : une voie pour humaniser la production, réinterroger les rapports de concurrence, favoriser la coopération. Il rappelle que l’ESS complète l’économie classique, qu’elle n’en est pas l’ennemie, mais qu’elle démontre que l’on peut « coopérer plutôt que concurrencer ».
Bordeaux ne sera pas seulement la ville hôte du Bordeaux GSEF 2025, mais un territoire incarné, un laboratoire d’expérimentations, un tremplin pour d’autres villes et d’autres territoires.
L’édition bordelaise du GSEF est plus qu’un forum : c’est une promesse. Rendez-vous est pris, nous vous y attendons !
