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Jean-Louis Bancel : « La France a inventé la finance d’impact depuis longtemps, c’est la finance solidaire »

Irréaliste, un système bancaire engagé au service de l’intérêt général ? C’est parce que vous n’avez pas encore entendu Jean-Louis Bancel, le président du Crédit Coopératif. A l’heure où s’ouvre la semaine de la finance solidaire organisée par Finansol, il reconnaît certes que le système bancaire ne va pas mieux qu’à l’aube de la grande crise financière de 2009. Mais qu’on ne lui fasse pas la leçon au sujet de la finance d’impact : « Il y a bien longtemps que la France a inventé la finance d’impact, sauf que nous l’appelions la finance solidaire », rappelle-t-il en tant que membre fondateur de Finansol, dans cette interview vidéo.

Pour entrer dans le concret, Jean-Louis Bancel nous dit d’abord comment son établissement défend ses valeurs au quotidien, loin des pratiques d’autres établissements bancaires. Sur la gouvernance : « L’assemblée générale du Crédit Coopératif vote sur ma rémunération personnelle » et « nous affichons zéro paradis fiscaux », témoigne-t-il. Sur l’environnement : « cela fait plus de 15 ans que nous sommes présents dans le financement des énergies renouvelables » et « nous ne finançons pas de projets liés aux énergies fossiles », assure-t-il. Sur le social : « Plus de 150.000 de nos clients sont des majeurs protégés, juridiquement contrôlées par un tuteur ». Et parce qu’il faut préparer l’avenir, « nous avons lancé L’Envolée, un incubateur d’inclusion sociale« , qui ouvre courant novembre le recrutement de sa deuxième promotion.

Mais, surtout, les combats ne doivent pas être menés séparément : « Si l’on considère qu’il faut traiter d’abord l’environnement et sauver la planète, puis se préoccuper du social, ça ne marchera pas ». Or, « on est en train d’oublier le social », s’inquiète-t-il. Alors que le gouvernement mobilise 375 M€ d’investissements à impact social sous la bannière French Impact, il refuse de « faire du bookmaking à l »anglaise », insiste sur la nécessaire déontologie de la mesure de l’impact social, mais se dit prêt à apporter les 80 M€ de son fonds « Impact Coopératif » qui, selon lui, a « toute sa place », au pool de financements à impact social que mobilise le Haut-commissariat à l’économie sociale et solidaire.

Jean-Louis Bancel nous répond aussi sur le positionnement du mouvement coopératif dans la transformation du secteur de l’économie sociale et solidaire, ainsi que sur l’assemblée générale des coopérateurs qui se tiendra à Séoul en 2020. Il répond également à nos adhérents, invités privilégiés de cette émission, sur le financement du secteur culturel cher au coeur du Crédit Coopératif, ainsi que sur l’appui au développement de l’économie sociale dans les pays du sud au travers, notamment, du micro-crédit ou du fonds d’investissement CoopMed. « On ne peut pas construire une France qui serait indifférente à ce qui se passe dans le reste du monde », conclut-il.

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