Le phénomène de la « grande démission » a radicalement transformé le paysage du recrutement et de l’emploi depuis deux ans. La baisse drastique des candidatures pour de nombreux postes offerts par des entreprises traditionnelles reflète une accélération de la quête de sens au travail.
Publié en partenariat par Orientation durable, On Purpose Paris et Jobs That Makesense, le nouveau baromètre des salaires dans l’économie sociale et solidaire (ESS) révèle une évolution notable des rémunérations dans ce secteur, en progression de 8% en moyenne depuis la dernière édition du baromètre en 2022. L’économie sociale et solidaire représente aujourd’hui 10% du PIB français, 200 000 structures et 2,4 millions de salariés.
Destiné à mieux informer les recruteurs comme les candidats, ce baromètre des salaires dans l’ESS est un outil qui vise à encourager autant la transition écologique et sociale des candidats que la professionnalisation des structures de l’économie sociale et solidaire,
Écart de salaires avec l’économie conventionnelle
Certains secteurs particulièrement touchés par les pénuries de main-d’œuvre, comme la transition écologique ou la petite enfance, ont même vu les salaires augmenter jusqu’à 16 % en deux ans. Cette évolution reflète la nécessité de rendre ces professions plus attractives pour attirer de nouveaux talents.
L’écart salarial entre l’ESS et l’économie traditionnelle se réduit par conséquent progressivement, se situant désormais à -17%, estiment les auteurs du baromètre qui comparent leurs observations avec l’étude Apec des salaires des cadres en 2023.
Cependant, des disparités subsistent selon les métiers. Par exemple, les postes commerciaux dans l’ESS affichent un décrochage important en raison d’une part variable moins significative, l’économie sociale et solidaire préférant partager les recettes du succès entre tous les collaborateurs plutôt que d’accorder des primes individuelles aux meilleurs commerciaux. A l’inverse, pour les fonctions RH et Tech, les salaires sont quasiment équivalents à ceux de l’économie conventionnelle.
Inégalités de Genre Persistantes
Malgré les valeurs d’équité et de justice sociale prônées par l’ESS, les inégalités de genre malheureusement demeurent. Les femmes sont encore sous-représentées dans les postes de direction dans l’ESS et subissent un écart salarial de 19 % par rapport aux hommes (contre 25 % dans l’économie conventionnelle).
Le baromètre montre également de grands écarts de salaire dans l’économie sociale et solidaire, selon le secteur et le poste occupé. Par exemple, dans la finance responsable, un directeur général perçoit en moyenne 72 763 €, tandis qu’un chef de projet dans l’éducation populaire et jeunesse touche 32 032 €.
Des écarts selon la nature des structures
Enfin, le baromètre propose également une analyse des salaires selon le type de structure juridique, révélant des écarts significatifs entre les mutuelles et les coopératives notamment. La moyenne des salaires versés s’établit ainsi aux niveaux suivants :
- Mutuelles : 68 479 €
- Fondations : 55 695 €
- ONG : 47 222 €
- Associations : 42 117 €
- Coopératives : 40 555 €
Ce baromètre se veut un outil précieux pour les recruteurs, facilitant l’élaboration de grilles salariales justes et compétitives. Pour les candidats, il offre aussi une vision claire des rémunérations, les aidant à choisir des métiers alignés avec leurs valeurs tout en s’assurant des conditions salariales adéquates.
En mettant en lumière les évolutions salariales et les disparités encore présentes, il contribue à la transparence et à la professionnalisation de l’ESS. Téléchargez ce baromètre complet ici.
