Saviez-vous que nous avons, en France, 90% de chances de manger du chocolat fabriqué par des enfants ? C’est la dure réalité d’un monde injuste, à laquelle l’association Max Havelaar nous invite à réfléchir cette semaine sur Mediatico, le média de l’économie sociale et solidaire.
Valeria Rodriguez, directrice du plaidoyer de Max Havelaar France, est aujourd’hui l’invitée de notre émission « Ess On Air », qui replace l’ESS au coeur de l’actualité (voir la vidéo ci-dessous). Elle nous rappelle que si le travail des enfants représente certes un revenu indispensable pour des nombreuses familles pauvres des pays du Sud, il reste plus que jamais le symptôme d’une immense pauvreté, que notre système économique mondial n’a pas su éradiquer.
Quinzaine du commerce équitable : votre carte bancaire a du pouvoir
Voilà pourquoi la rémunération juste des petits producteurs, que ce soit dans le café, le cacao, le riz ou la banane, est au coeur des principes du commerce équitable. En France, la Quinzaine du commerce équitable, organisée par Commerce Équitable France, vient tout juste de se terminer. Elle a permis une nouvelle fois d’attirer l’attention des consommateurs et des acheteurs publics sur la nécessité de procéder à des achats éthiques et responsables, car notre carte bancaire a le pouvoir de traduire notre choix pour un autre modèle de société.
En France, alors que les agriculteurs français manifestent ces jours-ci pour changer les règles du jeu et sortir nombre d’entre eux de la pauvreté, le commerce équitable propose aussi des solutions : Max Havelaar vient justement de lancer trois nouvelles filières de commerce équitable nord-nord, sur le blé, les légumineuses et la viande bovine, nous explique Valeria Rodriguez.
De la justice sociale à l’agro-écologie
Dans cette interview vidéo, elle nous rappelle aussi que le commerce équitable accord autant d’importance à la justice sociale qu’aux enjeux climatiques et environnementaux. En effet, les règles du commerce équitable permettent aux petits producteurs de signer des contrats pluriannuels, dont les prix sont garantis à l’avance quelles que soient les fluctuations des cours des matières premières sur les marchés mondiaux.
Mais, en outre, les revenus dégagés par les petits producteurs sont ensuite réinvestis dans l’éducation des enfants et dans la transformation des exploitations aux principes de l’agro-écologie. Cela leur permet de développer leur exploitation dans une visée de long terme, en s’affranchissant des pesticides, piège à la fois sanitaire et économique.
Pourquoi l’Union européenne doit défendre la régulation
Elle revient également sur la tribune de Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France, signée dans le journal Le Monde en février, où il appelait l’Union européenne à « redonner une boussole au commerce mondial ».
Valeria Rodriguez le confirme : à l’heure où le président américain Donald Trump détruit tous les cadres de référence du commerce mondial, l’Union européenne peut porter une voix différente, singulière, basée sur une régulation utile et plus que jamais nécessaire.
Voir l’émission vidéo en intégralité :