Et si la fiscalité aidait davantage les entreprises à soutenir la cause environnementale ? C’est l’idée que défend Mireille Lizot, directrice des Engagements de Léa Nature, fine connaisseuse en la matière puisque le groupe vend des produits alimentaires et cosmétiques bio depuis sa création, en 1993. Installé à La Rochelle, l’entrepise réalise aujourd’hui 450 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Egalement engagée depuis 2007 dans le mouvement « 1% For The Planet », Léa Nature demande à chacune de ses marques bio de reverser 1% de son chiffre d’affaires annuel à la protection de l’environnement : « C’est comme un impôt vert que l’on s’impose« , explique Mireille Lizot. Une démarche courageuse… et pas du tout rentable : « En France, on peut défiscaliser le mécénat environnemental à hauteur de 0,5% de son chiffre d’affaires, explique-t-elle, il y a donc forcément 0,5% supplémentaires ponctionnés directement dans la poche des actionnaires, c’est très impliquant« , ajoute-t-elle.
En France, 7% du mécénat global soutient la défense de l’environnement
Depuis 2007, Léa Nature a ainsi reversé 11 millions d’euros à des projets environnementaux portés par des associations locales comme nationales : l’ONG Planète Urgence qui lutte pour préserver la biodiversité, Générations Futures qui se bat contre les pesticides et les OGM, mais aussi Terre d’Abeilles en Occitanie, Graines de Troc à La Rochelle, Les Ailes de la Vie, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), ou encore France Nature Environnement (FNE)… Un engagement sincère, coûteux pour l’entreprise !
Trop peu d’entreprises s’engagent sur du mécénat environnemental en France, déplore-t-elle : à peine 7% du mécénat global vient soutenir la défense de l’environnement. A l’évidence, on peut aller plus loin. « Il faudrait un outil qui soutienne avec une fiscalité moindre les entreprises qui fabriquent bio et sur le territoire français, afin d’encourager le mouvement« , estime encore Mireille Lizot. Pour stimuler la transition écologique tant attendue par les citoyens, il nous faut donc une fiscalité incitative. La balle est dans le camp de Bercy.