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Renaud Seligmann : « Le Social Bar a réussi à faire de cette période anti-conviviale un moment de réinvention »

Pendant le déconfinement, les bars ont beau rester fermés, rien n’empêche la convivialité. Pour preuve, au pied de la gare de Lyon à Paris, le Social Bar a très vite rouvert ses portes au format digital, s’affichant comme le premier bar gratuit au monde… et pour cause. Et d’enfoncer le clou, en redoublant d’humour : « Tu peux picoler autant que tu veux (avec modération), t’auras pas besoin de rentrer chez toi après » ! Voilà qui donne le ton.

Il faut dire que le Social Bar n’est pas un bar comme les autres. Plus qu’un bar, c’est un laboratoire de convivialité dont l’objectif est de créer du lien entre les gens, grâce à des « activateurs de convivialité » qui permettent la rencontre. « Chez nous, tu peux jouer le prix de ton verre aux dés, mais c’est un inconnu qui lance le dé« , explique par exemple Renaud Seligmann, co-fondateur du lieu et du concept en 2016. Atypique, cette entreprise sociale l’est aussi dans son esprit solidaire, puisque 15% de ses bénéfices sont reversés à des associations. Atypique encore, dans son organisation : ici, 500 co-patrons détenteurs d’une part du capital peuvent passer derrière le bar et servir les clients. Sauf pendant le confinement, évidemment !

Le Social Bar 2(020).0 est ouvert tous les jours sur le web pour servir des bières… imaginaires

Mais impossible de briser la glace sans pousser d’abord la porte : il a donc fallu réinventer le Social Bar face au coronavirus, tout en restant chacun chez soi. Comment continuer de se rencontrer et de s’amuser à distance ? Grâce au numérique, pardi ! Résultat, le Social Bar a lancé le Social Bar 2(020).0 (prononcer « deux mille vingt point zéro ») : le soir à 18h, un tenancier lance une soirée live sur Zoom, anime avec son savoir-faire, sert des bières imaginaires, propose des jeux comme toujours, invente de nouveaux rituels de convivialité… et ça marche ! Tout le monde repart avec sourire. « Nous avons réussi à faire de cette période difficile et anti-conviviale un moment de réinvention« , sourit Renaud Seligmann.

L’expérience marche si bien qu’elle se transforme déjà en piste commerciale pour le Social Bar. « Au début, nous voulions faire une opération totalement gratuite, raconte Renaud Seligmann, mais nous nous sommes aperçus que ce même besoin existait aussi pour les entreprises, qui cherchent à maintenir le lien entre leurs collaborateurs, avec par exemple le rituel de l’apéro d’entreprise en after work« . Il n’en fallait pas plus : voilà le Social Bar 2(020).0 sur internet aussitôt décoré aux couleurs d’une entreprise cliente. Un nouvel axe de chiffre d’affaires à court terme, à l’évidence, pour changer le visage des séminaire ou des soirées d’entreprise.

Dans cinq ans, 25 Social Bar dans toute la France

L’avenir, quant à lui, est déjà bien sur les rails. Juste avant le confinement, le Social Bar a réussi une levée de fonds de 940.000 euros, auprès du fonds d’investissement Novess notamment, avec un projet d’ampleur. D’abord, ouvrir 25 bars en France dans les 5 ans, les trois premiers étant prévus à Strasbourg, Saint-Ouen et Marseille dans les mois qui viennent. Ensuite, créer une véritable « Ecole de la convivialité Social Bar » : « En 2024, nous voulons autant d’agents de convivialité que d’agents de sécurité pour accueillir les Jeux Olympiques« , affirme Renaud Seligmann.

Enfin, financer l’agrandissement du Social Bar historique, gare de Lyon, pour passer de 50 m2 à 300 m2 d’abord… puis à 600 m2. Avec un seul mot d’ordre : « Les gens veulent de la fête, ils nous attendent« . Et une excellente leçon à tirer de cette expérience de confinement sanitaire et économique : faire de chaque nouvelle contrainte une source de réflexion pour se réinventer, en partant de ce qui nous anime véritablement.

Participer aux activités du Social Bar : https://www.social-bar.org/

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