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MEDIATICO – INITIATIVES

Restauration collective : comment Restoria cherche à supprimer les barquettes en plastique

Interdire le plastique dans toutes les industries, est-ce vraiment possible ? Directement concernée par la loi EGalim, qui prévoit notamment l’interdiction des contenants alimentaires en plastique dès 2025, la société de restauration collective Restoria, créée en 1970, s’efforce de tendre au maximum vers une restauration responsable. Interviewé par Mediatico au salon Produrable, Emmanuel Saulou, PDG de Restoria, qui réalise un chiffre d’affaires de 57 millions d’euros avec plus de 850 collaborateurs, nous explique ses tentatives – et ses difficultés – à faire face aux enjeux sanitaires et environnementaux.

« Nous n’avons pas attendu la loi EGalim, nous avons cherché dès 2006 un autre matériau que le polypropylène pour transporter les aliments », raconte Emmanuel Saulou. Il a testé de multiples matériaux pour ses barquettes alimentaires : la canne à sucre, le bambou… Malheureusement, en raison de leurs contraintes physiques, aucun matériau ne convient parfaitement aux usages de son activité. Les barquettes doivent en effet résistent à la chaleur, au froid et à l’humidité. Elles ne doivent pas non plus être trop lourdes. Idéalement, elles devraient aussi être recyclables pour être vertueuses. Mais le constat est sans appel : « Le matériau magique n’existe pas encore ».

Canne à sucre, bambou, inox… difficile de remplacer le plastique

Pratique, peu coûteux, le plastique a toutefois deux inconvénients majeurs : son impact en terme de pollution, notamment dans les mers, et son impact sanitaire en raison des doutes sur la « migration » du plastique qui pourrait véhiculer certaines molécules faute d’être totalement imperméable. Or, pas question d’ingérer des molécules de plastique, évidemment ! Pour les industriels, le défi consiste donc à remplacer le plastique par des matériaux qui s’inscrivent dans le développement durable. Pour le PDG de Restoria : « Nous n’avons jamais été aussi près, mais nous sommes encore très loin (…). Ce que l’on faisait il y a 20 ou 30 ans marchait bien, puis on a arrêté parce qu’on était dans la facilité du plastique. Maintenant, on revient au bon sens ».

Pour l’instant, Restoria teste les barquettes en inox, une bonne idée a priori. Mais ce matériau présente une nouvelle contrainte : il est beaucoup plus lourd que le plastique. Or, en raison du poids total autorisé en charge sur les camions, les barquettes en inox requièrent deux fois plus de véhicules sur la route. Donc deux fois plus de chauffeurs et deux fois plus de carburant. « En réalité, on ne connaît pas la vraie bonne solution en matière d’impact écologique », conclut Emmanuel Saulou. Une quête à saluer tout de même, qui servira de modèle, espérons-le, à d’autres entreprises de la restauration collective, en vue de bannir un jour le plastique de nos assiettes et de la chaîne logistique.

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