Jeudi ? Réunion publique écourtée pour Marlène Schiappa dans un restaurant du 14e arrondissement de Paris. Vendredi ? Soirée perturbée pour Emmanuel Macron au théâtre des Bouffes du Nord. Samedi ? La ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne ne se présente pas dans ce café du 14e arrondissement (encore), où l’attendaient les militants de LREM mobilisés pour les élections municipales. Par gros temps, mieux vaut rester couvert. Dommage. Car en démocratie, les désaccords se règlent dans les urnes.
Dommage aussi, car la ministre de la Transition écologique nous aurait peut-être convaincus de son engagement pour l’écologie. Elle qui déplorait la semaine dernière un modèle agricole à bout de souffle, aussitôt démentie par Emmanuel Macron. Elle qui applaudissait le fonds de transition écologique européen de 100 milliards d’euros dédié à plusieurs régions d’Europe, tout en justifiant une part de 50% de nucléaire dans le mix énergétique français. Elle qui s’exprime ce matin même sur l’huile de palme, sans avoir encore à ce jour freiné Total, qui cherche à contourner la loi pour préserver sa niche fiscale sur l’huile de palme dans les biocarburants.
Assurément, succéder à Nicolas Hulot n’est pas un gage d’écologisme.
Populaire, l’ancien ministre avait quitté le gouvernement à l’été 2018 en signant l’arrêt de mort des pailles en plastique, dans le cadre de son plan biodiversité. La secrétaire d’État Brune Poirson, elle, a pris la relève en portant totalement seule un projet de loi “anti-gaspillage et pour une économie circulaire”, dont Élisabeth Borne dit aujourd’hui qu’il “constitue un des piliers de notre action pour la transition écologique et solidaire”. N’oublions pas de rendre à César ce qui appartient à César, et à Brune Poirson ce qui lui revient bel et bien.
Car ce projet de loi sur l’économie circulaire est celui qui oriente toute notre économie vers des modes de production et de consommation enfin plus responsables. Il concerne tant les industriels que les particuliers et les filières de recyclage. Il s’en prend au plastique, au gaspillage alimentaire, au marketing destructeur. Il nous invite à sortir d’une société de consommation fondée jusqu’ici sur le « tout jetable », pour changer de modèle et contribuer à diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. Un projet de loi qui sera voté en mars comme une simple formalité, puisqu’après plus d’un an de débats parlementaires, députés et sénateurs l’ont adopté en commission mixte paritaire, à l’unanimité, début janvier.
En quoi ce projet de loi changera-t-il notre quotidien ? Mediatico vous invite mercredi à écouter Dominique Potier, député PS de Meurthe-et-Moselle et membre de la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Il nous racontera la fabrique de la loi, nous parlera de lobbying et nous dira comment il a fait voter un amendement sur le secteur textile contre l’avis du gouvernement. Vous entendrez aussi plusieurs du réemploi de mobilier, de matériel électronique et de produits alimentaires. Enfin, Mediatico vous invite à découvrir les nouvelles filières à responsabilité élargie des producteurs, en particulier celles du jouet et des articles de sport, qui s’exprimeront aux côtés de Zéro Waste France et du directeur général de Citéo, Jean Hornain. Alors, rendez-vous mercredi !