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Le label Numérique Responsable : un guide pour opérer la nécessaire transition numérique

Pourquoi faire le choix d’une démarche de labellisation Numérique Responsable?

Les co-présidents d’ISIA, Fabienne Amadori et Jean-François Caplat, nous partagent les raisons qui ont amené leur entreprise de services numériques (ESN) à se positionner en tant qu’acteur du numérique responsable.

Le numérique n’est pas seulement un ensemble de techniques de traitement et de diffusion de l’information qui permettent aux individus de communiquer, de travailler ou de se divertir. Il se révèle être une redoutable force transformatrice. Elle modèle en profondeur nos modes de vie, nos organisations et notre environnement. Cette révolution qui prend ses racines avec l’apparition des premiers ordinateurs de bureau dans les années 70. Elle a connu ces 20 dernières années une accélération fulgurante avec le développement d’internet. Aussi avec l’arrivée des objets connectés et de l’Intelligence Artificielle. Et même si le règne d’androïdes dont nous deviendrions de simples serviteurs n’est pas pour demain, nous en perdons progressivement le contrôle. Elle possède sa propre trajectoire, sa propre dynamique et sa propre force. Nous n’en maîtrisons ni les champs d’application, ni les impacts dans notre quotidien. Encore moins les conséquences à moyen et long terme.

Cette accélération est d’autant plus préoccupante qu’elle contribue à creuser chaque jour un peu plus la dette écologique. Dont l’ampleur constitue un véritable défi à l’échelle de l’humanité. Le numérique est en effet devenu une source de pollution majeure. Dans la mesure où il représente à lui seul 4 % des émissions de gaz à effet de serre mondiaux. La production de composants complexes est extrêmement polluante et exige beaucoup d’énergie, d’eau, de traitements chimiques et de terres rares. Les fabricants sont en train d’épuiser les stocks de minerais. On sait qu’au rythme actuel, les ressources nécessaires à la fabrication d’un smartphone ou d’écrans plats seront épuisées d’ici une à trois générations.

Pouvons-nous raisonnablement dans ce contexte imaginer un retour en arrière et viser un monde sans numérique ? La réponse est non, bien évidemment. Cette option n’est ni réaliste ni souhaitable. Mais cela doit nous amener à questionner le modèle numérique dans sa globalité. A commencer par les pratiques, les usages et la finalité des services rendus. A-t-on réellement besoin de changer de smartphone tous les 2 ans ? Probablement pas. Pas plus que d’utiliser des objets connectés partout et tout le temps. Utiliser des brosses à dents, des couches bébé ou des véhicules connectés ne nous rendra pas plus heureux. Ne nous aidera pas à vivre plus longtemps ni en meilleure santé. Le numérique peut par contre rendre d’immenses services dans le domaine de la santé. Il peut également, par la force de transformation qu’il porte en lui, servir d’impulsion et de moteur à la transition écologique. Elle qui n’a pas encore trouvé de véritable dynamique à l’échelle de la planète.

Ce questionnement sur la finalité des usages va de pair avec la nécessaire mesure des impacts environnementaux. Afin de trouver des solutions qui permettent, en procédant à des analyses de cycle de vie. En ayant recours à l’écoconception, de mieux les maîtriser pour pouvoir les réduire.

Il nous a semblé indispensable en tant que citoyens de ce monde et dirigeants d’une entreprise de services numériques engagée depuis de nombreuses années dans une démarche responsable, de nous saisir de ces questions. Le choix d’une démarche de labellisation « Numérique Responsable », qui porte ces réflexions pour y apporter des solutions concrètes, nous est donc apparu comme une évidence. En devenant la première entreprise française à obtenir ce label, nous espérons montrer
la voie et inspirer d’autres acteurs. Pour dessiner ensemble les contours du monde numérique de demain. Un monde numérique responsable, soutenable, qui soit au service de l’humain et de l’environnement. Et non pas l’inverse. »

Fabienne AMADORI et Jean-François CAPLAT, co-présidents.

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