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Simplon : « Contrairement au premier confinement, nous pouvons ouvrir nos formations en présentiel »

Drôle de période, décidément. Chez Simplon, le coronavirus est synonyme de croissance. Envolée des plans sociaux, explosion du chômage, projets de reconversion professionnelle… Avec le Covid-19, les demandes de formation s’accroissent. Et les besoins digitaux des entreprises aussi. Certes, « les entreprises sont en difficulté et elles ont du mal à signer des contrats en alternance. Mais elles ont plus que jamais besoin de se transformer. Et cela, pour aller vers plus de numérique », explique Frédéric Bardeau, co-fondateur en 2013 de Simplon, une école de formation gratuite aux outils numériques.

Croissance très forte attendue

Parallèlement, la fracture numérique n’a jamais été aussi forte qu’en ce moment, poursuit-il. Le premier confinement avait déjà souligné cette inégalité. Ainsi, les personnes à bas revenus ont moins d’aisance, moins d’équipements et moins de culture numérique que les autres. « Mais la grande différence entre le premier et le deuxième confinement, c’est que cette fois nous avons le droit d’ouvrir en présentiel, compte tenu des publics en difficulté que nous accueillons ». A l’heure qu’il est, Simplon accompagne près de 3.500 personnes, dans 17 pays. Et « de plus en plus de demandeurs d’emploi ». Des apprenants parfois isolés ou en grande difficulté. Du coup, des équipes de formateurs malmenées, fatiguées « comme tous les Français ».

Mais au fait, comment va l’entreprise sociale Simplon ? Sur le plan de l’activité, de nombreuses formations ont été décalées. Mais elles n’ont pas été annulées, cela ne représente donc pas une perte sèche et « nous attendons une croissance très forte à partir de 2021 ». Sur le plan financier, Frédéric Bardeau se montre également rassurant : certes, Simplon a eu recours au chômage partiel et au prêt garanti par l’Etat (PGE). Mais cette SAS agréée Esus avait aussi réalisé fin 2019 une grosse levée de fonds, de 12 millions d’euros (racontée dans un précédent article). « Nous n’avons pas de difficultés financières ou de problèmes de trésorerie. Dans l’économie sociale et solidaire, d’autres collègues ont plus de difficultés que nous », assure Frédéric Bardeau.

« Le plus grand accélérateur de la transformation numérique, ce n’est pas le ‘chief digital officer’, c’est le Covid-19 »

Les projets de développement de Simplon sont toutefois gelés. Ces 12 millions d’euros devaient financer « un programme agressif de développement de notre impact social« , avec l’ouverture de nouvelles écoles, de nouveaux locaux et la création d’un réseau de bus itinérants sur différents territoires « pour aller à la rencontre de nos publics », poursuit-il. Un projet reporté sine die, sans date précise « tant que le vaccin n’est pas là ». En attendant, les projets de développement sont ailleurs, avec le click and collect, ou la transition numérique des PME. « On le dit comme une blague sur Internet, s’amuse Frédéric Bardeau, le plus grand accélérateur de la transformation numérique, ce n’est pas le chief digital officer, c’est le Covid ! »

Les associations et les entrepreneurs sociaux aussi doivent impérativement basculer au numérique. Pour être plus résilients, plus efficaces, plus productifs. Pour avoir plus d’impact. « Mais en même temps, poursuit-il, nous sommes dans l’ESS et nous savons que le numérique a une face cachée : il exclut les personnes éloignées de l’emploi ». Frédéric Bardeau rappelle que 15 à 18 millions de Français sont en difficulté numérique dans leurs actes quotidiens. Par conséquent, il a été très satisfait de voir que le plan de relance du gouvernement prévoyait 300 millions d’euros pour la médiation numérique. « Ne laissons pas 20% de la population française sur le bord du chemin, conclut-il, il n’y a jamais eu de meilleur moment pour remettre le numérique au service de l’humain ».

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