Caisse d’Epargne

À Saint-Flour, l’ADAPEI du Cantal et la Caisse d’Épargne bâtissent l’inclusion au coeur des villes

L’ADAPEI incarne depuis plus de soixante ans une vision inclusive du médico-social : avec elle, l’accompagnement des personnes handicapées et fragilisées s’inscrit dans la vie quotidienne du département du Cantal. Son dernier projet ? La création d’une pension de famille à Saint-Flour, qui illustre à la fois sa démarche d’anticipation des besoins sociaux et la solidité de son partenariat historique avec la Caisse d’Épargne Auvergne Limousin.


Une pension de famille en plein centre-ville

Douze logements, une cuisine commune, un hôte de maison : la nouvelle pension de famille de Saint-Flour ne ressemble à aucune autre. Implantée en centre-ville, dans un bâtiment entièrement réhabilité du quartier des Agials, elle accueille depuis le 1er juin 2025 un public varié : jeunes ou seniors, personnes en situation de handicap, migrants, habitants isolés ou en situation de précarité. 

« Il s’agit de redonner de la dignité à ces personnes, tout en favorisant la mixité sociale et intergénérationnelle », explique Alain Costes, président bénévole de l’ADAPEI 15. L’approche de l’association conjugue aussi inclusion et transition écologique, grâce à un chantier de rénovation exemplaire sur le plan énergétique et à la promotion d’une alimentation locale via la cuisine partagée.

Ce projet, lancé il y a trois ans, a été financé à hauteur de 1,8 M€ par la Caisse d’Épargne. Deux lignes de prêt, l’une à taux fixe et l’autre indexée sur le Livret A – approche originale – ont permis de sécuriser le montage financier. « À l’époque, déjà, nous avions anticipé une baisse des taux : depuis la signature, le taux a perdu 1,4%, cela a permis d’alléger la charge des intérêts pour l’association », précise Vincent Pays, chargé d’affaires Économie sociale et solidaire (ESS) à la Caisse d’Épargne Auvergne-Limousin.

Un acteur majeur du Cantal

L’action de l’ADAPEI 15 ne se limite pas à ce projet, loin de là. Elle accompagne plus de 1 200 personnes handicapées, de la petite enfance à la fin de vie, touchées par le handicap physique, psychique, les troubles DYS, la dépendance ou la précarité. Elle assure la gestion de 12 Ehpads, de plusieurs ESAT, d’entreprises adaptées, de foyers de vie, de maisons d’accueil spécialisées… 

Sans oublier l’insertion sociale et professionnelle : l’association a créé son centre de formation d’ambulanciers ou d’aide-puéricultrices, et même sa coopérative d’intérim Nactim pour mieux maîtriser ses coûts. Au total, avec 27 établissements, 650 équivalents temps plein et 45 M€ de budget annuel, l’ADAPEI s’affiche comme le premier employeur privé du département ! 

Son ancrage rural la pousse à innover autant pour répondre aux besoins sociaux que pour développer son modèle économique et son territoire : reprise du dernier pressing de Saint-Flour menacé de fermeture, développement de blanchisseries solidaires, valorisation de la production locale de lentilles, organisation d’un festival inclusif avec ses bénévoles… « Notre logique a toujours été d’anticiper les besoins des familles plutôt que de réagir dans l’urgence », explique Alain Costes. 

Emploi, culture, services : les recettes de l’inclusion inversée

Le pari est réussi. Dans le pressing et les blanchisseries, « ce sont les personnes en situation de handicap qui sont utiles aux habitants, nous faisons de l’inclusion inversée ». Même chose lors du festival inclusif “Le ton est donné”, qui accueille chaque année 5.000 personnes durant deux jours : les visiteurs viennent voir une exposition, une animation ou une pièce de théâtre, sans savoir qu’ils vont découvrir des artistes “différents”. 

« Nous pratiquons l’inclusion réellement, dans les actes de la vie quotidienne, au coeur des villes, dans des lieux où l’on n’est pas stigmatisé », insiste Alain Costes. C’est aussi le cas dans cet institut médico-éducatif spécialisé sur l’autisme lourd, où 70 enfants accompagnés expérimentent le vivre ensemble durant les récréations, les repas et le temps partagé dans les classes.

Cette dynamique confère à l’association une place très singulière dans le paysage cantalien. « L’ADAPEI n’est pas une structure médico-sociale classique », souligne Vincent Pays, fier de la compter parmi ses clients. « Nous la considérons comme une véritable entreprise sociale, capable de piloter des projets complexes et de jouer un rôle moteur pour l’économie locale. »

Une relation de confiance avec la Caisse d’Épargne

L’ADAPEI travaille avec plusieurs banques, mais la relation avec la Caisse d’Épargne s’inscrit dans le temps long, depuis 1981. La banque est rassurée par la structuration de l’association, la garantie du financement des actions médico-sociales par les financeurs institutionnels, ainsi que l’activité propre des ESAT qui couvre un quart du chiffre d’affaires. 

Pour l’association, au-delà des conditions financières, c’est la qualité de l’accompagnement qui fait la différence. « Nous ne choisissons pas un établissement bancaire à 0,1 point près », insiste Alain Costes. « Ce qui compte, c’est la réactivité, l’écoute, la compréhension de notre secteur et la confiance mutuelle. »

Cette confiance s’illustre dans des solutions bancaires innovantes. L’analyse fine des variations de trésorerie, dans le temps long ou selon le cycle annuel propre à chaque activité ou modèle économique, permet de discuter des solutions d’accompagnement voire de rémunération afin d’optimiser les placements. Les ressources financières ainsi générées pour l’ADAPEI sont un apport appréciable dans le contexte actuel. « C’est un échange basé sur la parole donnée », confirme Vincent Pays, heureux d’avoir mis en place cette solution pertinente.

Un partenariat au service du territoire

La banque coopérative accompagne également l’ADAPEI sur d’autres volets : renouvellement de véhicules, acquisitions de matériels de production, soutien au festival inclusif… Mais la question la plus épineuse devient celle du financement des travaux immobiliers : « Nous avons un projet de restructuration d’un foyer de 60 logements », explique Alain Costes. « L’ARS et le département ne veulent pas augmenter les enveloppes, mais les financements sur 25 ans ne suffisent pas : dans le médico-social, des durées de 30 ans sont indispensables ». Il va donc solliciter son banquier.

Dans un contexte de fragilisation des financements publics, la relation entre une association comme l’ADAPEI et une banque coopérative prend tout son sens. « L’associatif bénévole pallie de façon indispensable les manquements des pouvoirs publics », affirme Alain Costes. 

« Sans nous, de nombreux habitants resteraient sans solution, même dans les territoires ruraux. Les pouvoirs publics ne se rendent pas compte de l’importance du bénévolat associatif pour la survie de notre équilibre sociétal. Mais le partenariat avec une banque coopérative permet de faire avancer ces valeurs-là. »

Une banque coopérative : un métier, des valeurs

Pour la Caisse d’Épargne, l’enjeu est clair aussi : accompagner des acteurs « exemplaires » comme l’ADAPEI, qui répondent concrètement aux besoins sociaux et environnementaux de leur territoire. « Être une banque de l’ESS, c’est sortir de notre référentiel bancaire classique pour soutenir ceux qui colmatent les brèches de la société. C’est cela, notre métier », conclut Vincent Pays.

À Saint-Flour, la pension de famille financée conjointement démontre la pertinence de ce partenariat : inclusion, solidarité et durabilité. Au bénéfice direct des habitants du Cantal. À l’heure où les financements publics se resserrent, ce type de partenariat bancaire pourrait devenir vital pour la survie de nombreuses structures associatives en milieu rural.

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