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Budget 2018 : Le discours « cash » du Premier Ministre aux associations

L’opération séduction du Premier Ministre, Edouard Philippe, à l’endroit des associations ne sera peut-être qu’un coup d’épée dans l’eau. Habilement orchestrée au sein du tiers-lieu solidaire parisien des « Grands Voisins » – dont la fermeture en fin d’année en faisait un passage obligé – la conférence de presse visant à expliquer la stratégie gouvernementale en matière de vie associative a démarré par quelques notes d’humour, suivies de positions parfois très « cash », totalement assumées mais difficiles à entendre pour le secteur associatif.

Défiance de l’ESS ?

Le Premier Ministre était accompagné de Nicolas Hulot, Jean-Michel Blanquer et Christophe Itier, respectivement ministre en charge de la Transition écologique et solidaire, ministre de l’Education nationale et de la Vie associative, Haut-Commissaire à l’économie sociale et solidaire pour le troisième. Ses propos s’inscrivaient dans un contexte de durcissement budgétaire. Et de défiance montante entre le secteur de l’économie sociale et solidaire et les pouvoirs publics, en dépit de quelques gages qu’il avait tenté d’apporter.

Contrats aidés

Surtout, le discours d’Edouard Philippe intervenait quelques heures à peine après l’annonce d’une forte baisse des emplois aidés, actée lors du vote, dans la nuit précédente, du budget du Ministère du Travail, qui entérine désormais la forte diminution du nombre de contrats aidés par l’Etat (200.000 sont prévus en 2018, contre 320.000 en 2017, et 450.000 en 2016 comme en 2015), alors que les associations y recouraient fortement depuis plusieurs années suite à la diminution des autres modes de soutien financier de la part des pouvoirs publics. Sans surprise, les prises de parole des associations, fédérations et têtes de réseau nationales, ont toutes porté, lors de la conférence de presse aux Grands Voisins, sur la question des contrats aidés.

Le Premier Ministre a fait preuve d’ouverture sur plusieurs autres points, demandés parfois de longue date par le secteur de l’économie sociale et solidaire. Notamment concernant l’innovation sociale, la reconnaissance de l’engagement bénévole. Ou encore le développement du modèle économique des structures de l’ESS ou encore l’utilisation du numérique.

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Renforcer le dialogue

En clôturant sa conférence de presse, le Premier Ministre a toutefois semé le trouble. Déclarant d’un côté vouloir renforcer le dialogue avec le monde associatif, tout en indiquant de l’autre côté que les associations ne devaient plus rien attendre de l’Etat… au nom de leur propre liberté d’action !

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A la sortie de la conférence de presse, plusieurs associations parisiennes locales sont venues munies de tracts et de pancartes. Pour protester contre la forte diminution des contrats aidés qui menace à court terme leurs emplois, leurs activités et leur fragile modèle économique.

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