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MEDIATICO – L’ACTU

Le commerce équitable « origine France »: les producteurs disent merci

3 questions à Julie Maisonhaute
Commerce Équitable France – Étude sur les conséquences économiques et environnementales du commerce équitable « origine France »

Qu’appelle-t-on un « prix juste » pour les producteurs agricoles français ?

Un prix juste prend en compte à la fois les coûts de production et la rémunération de l’agriculteur. Prenons l’exemple de Biolait, premier collecteur de lait biologique de vache en France. Cette coopérative compte 2.000 agriculteurs adhérents. Elle décide de manière collective du montant des charges et ajoute un niveau de rémunération de 1,5 Smic pour les producteurs. Toute la filière commerce équitable « origine France » fonctionne ainsi : de manière collective. Ensuite, il faut ajouter les couts de fonctionnement de Biolait, comme les coûts de collecte, pour arriver à un prix de vente. C’est un prix objectif, que les acheteurs ne négocient jamais à la baisse dans cette filière équitable. Cette transparence dans les coûts permet des relations économiques apaisées.

Comment reconnaitre les produits équitables « origine France » ?

Il existe plusieurs labels, avec des cahiers des charges précis : Fair for life, Agri Éthique, Paysans d’ici… Il est possible de les trouver en grandes surfaces. Certains ont des critères environnementaux qui vont au-delà du bio sur les restrictions de pesticides et d’engrais, ou sur l’utilisation des OGM. C’est un repère pour les consommateurs. Certaines marques françaises, comme La Boulangère, commencent à développer une filière bio et équitable. Biocoop, lui, a son label propre avec Ensemble. Tous ces produits sont régulièrement contrôlés.

Quel est le poids du commerce équitable produit en France ? 

Le commerce équitable « origine France » est reconnu depuis la loi ESS de 2014. Il représente près de 5.000 producteurs et pèse 323 millions d’euros (+18% sur un an). Notre étude, la première du genre, regarde ce que cela change dans plusieurs filières, comme celle du lait qui connait des difficultés de prix récurrentes, ou celle des céréales et légumes secs. Il ressort que le commerce équitable « origine France » parvient à concilier économie et environnement. Les producteurs ont une visibilité à 3 ans sur leurs prix d’achat et sur le volume de leurs produits. De plus, pour les coopératives bio, comme Biolait, une prime collective est versée par l’acheteur, en l’occurrence Biocoop. Cette somme permet d’accompagner sur le plan technique les producteurs qui convertissent leur production vers le bio. Quand l’agriculteur change ses pratiques, le marché prend donc en charge une partie du risque.

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