L’ACTU

MEDIATICO – L’ACTU

Résolution unanime au Congrès de l’ESS face à l’extrême droite

Benoît Hamon, Olivia Grégoire, Bruno Le Maire… Les têtes d’affiche ministérielles n’ont pas manqué lors du deuxième Congrès de l’ESS, organisé les 12 et 13 juin à Paris, dans un contexte évidemment empreint d’actualité politique après le score du Rassemblement National aux élections européennes. Le président sortant, Jérôme Saddier, salué par une longue ovation debout au terme de ses deux mandats, avait ouvert le Congrès par un discours (à télécharger ici) évoquant « la gravité de l’instant ». Son successeur Benoît Hamon a clôturé le Congrès sur une tonalité identique.

Désormais président d’ESS France, Benoît Hamon a en effet largement insisté sur le danger de l’extrême droite au pouvoir pour l’ESS et le secteur associatif, devant un millier d’acteurs de l’économie sociale et solidaire réunis à Jussieu : « L’ESS incarne tout ce que l’extrême droite déteste : la coopération plutôt que le règne du fort sur le faible, le respect de l’humain d’où qu’il vienne, le pouvoir de la parole, de la délibération collective, l’horizontalité plutôt que le culte du chef et l’encasernement ». 

Nous sommes indiscutablement confrontés à un choix historique, estime encore Benoît Hamon : « celui de confier le destin de la France à l’extrême droite, ou à des mains désireuses de rendre effective la liberté, l’égalité et la fraternité ». Or, souligne-t-il, « ce qui gagne avec l’extrême droite, ce n’est pas la promesse d’éradiquer le malheur, mais la promesse de punir l’autre. Et quand le bouc émissaire est le voisin qui est différent de soi, la liste n’est jamais assez longue ».

« Comprenez bien que nous autres, dans l’ESS, nous avons une place dans cette liste. Que les rôles que nous jouons sur le terrain, pour créer du lien social et des  solidarités, seront visés par l’extrême droite comme des réalités qui contestent la nature de leur projet ».

L’ESS, une grille de lecture différente du monde

Pour autant, les raisons d’espérer sont devant nous : « Face à ce mal qui étreint des millions de Français, c’est dans l’ESS que l’on peut trouver des repères. Souvenons-nous que, parmi les pionniers de l’ESS, beaucoup furent engagés dans la décolonisation, la démondialisation, et aujourd’hui le réchauffement climatique et la transition écologique. Nous sommes une grille de lecture du monde. Nous sommes innovants, accueillants, résilients, solidaires. Nous incarnons la coopération, le respect de l’humain ».

Alors comment s’engager ? En faisant sienne, dans chaque structure de l’ESS, la résolution votée à l’unanimité par l’assemblée générale d’ESS France au premier jour du Congrès, qui proclame l’engagement sans réserve de l’économie sociale te solidaire contre l’extrême droite. Le texte indique notamment : 

Le texte de la résolution votée à l’unanimité

« Partout où l’extrême-droite a pris le pouvoir, elle s’est attaquée à la société civile organisée pour affaiblir celles et ceux qui incarnent au quotidien dans leur engagement, leur travail et leur philosophie l’égalité en droit et en dignité des humains, la démocratie, la justice sociale et l’écologie. Personne dans l’économie sociale et solidaire ne peut se croire à l’abri ».

Et encore : « Tous les électeurs du RN ne sont sans doute pas racistes, mais leur choix installerait au pouvoir des dirigeants ouvertement xénophobes, qui non seulement mentent aux Français mais préparent surtout pour notre pays une potion antisociale faite de discriminations, de fragilisation des libertés publiques, de conceptions rétrogrades des rapports humains, et de complicités internationales dangereuses ».

La résolution appelle donc chacune et chacun à participer aux mobilisations, à jouer un rôle actif de mise en alerte, y compris en interne au sein de nos structures, et à rejoindre les campagnes électorales du camp républicain pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet.

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