Après dix ans d’efforts, « Territoires zéro chômeur de longue durée » dresse son bilan final. Une initiative lancée en 2016, devenue expérimentation nationale, qui montre que contre le chômage, tout n’avait pas encore été essayé. Et que les expérimentations à l’oeuvre dans l’économie sociale et solidaire porte toujours très utilement les politique publique de l’emploi.

Lancée en 2016 et portée par l’ancien député Laurent Grandguillaume, l’initiative a mobilisé 80 territoires à travers la France hexagonale et les territoires ultra-marins, avec pour objectif de lutter contre le chômage de longue durée par une approche innovante et inclusive. 

Elle repose sur une idée simple mais ambitieuse : créer des emplois en CDI, à temps choisi, pour des personnes volontaires mais durablement éloignées du marché du travail. Ces emplois sont créés par des Entreprises à but d’emploi (EBE) – un Ovni dans le monde économique – qui visent à répondre aux besoins locaux tout en favorisant l’inclusion sociale et professionnelle. Et non pas à faire du profit.

Des résultats concrets

Au final, plus de 4.000 emplois ont été créés pour des personnes que l’on disait trop éloignées de l’emploi. Ces emplois sont pérennes : ces personnes sont en poste depuis cinq ans en moyenne. De plus, ces emplois sont utiles, puisqu’il répondent aux besoins réels des territoires, notamment dans les domaines de l’économie solidaire et de la transition écologique.

Enfin, c’était le pari initial, 75 % des coûts budgétaires liés à ces créations d’emploi sont compensés par des économies sur les allocations chômage et les recettes générées par les activités liées à ces créations d’emploi.

Les clés du succès

Plusieurs facteurs ont contribué au succès de cette expérimentation, souligne le rapport final :

• L’ancrage territorial : une action de proximité, adaptée aux spécificités locales, a permis de cibler efficacement le chômage de longue durée.
• L’approche globale : une prise en compte des caractéristiques individuelles et du marché de l’emploi local a favorisé une réponse adaptée à la diversité des situations.
• Les coopérations locales : l’engagement et la solidarité des acteurs locaux ont été essentiels pour atteindre les objectifs fixés.
• Le CDI comme outil d’inclusion : le contrat à durée indéterminée s’est révélé être un levier puissant pour la réinsertion professionnelle des personnes exclues de l’emploi.

Malgré ces succès, des défis subsistent. Le bilan souligne la nécessité de renforcer la formation et les parcours de compétences pour accompagner les bénéficiaires vers une insertion durable. De plus, l’articulation avec les structures existantes de l’insertion par l’activité économique (IAE) et le réseau pour l’emploi doit être améliorée.

La balle est dans le camp du législateur

Ce bilan d’expérimentation constitue donc un point d’appui pour dessiner la suite du projet. Il appartient désormais au législateur de se prononcer sur l’impact et les résultats de cette démonstration, afin de compléter le cadre des politiques de lutte contre le chômage d’exclusion, indique l’association « Territoires zéro chômeur de longue durée ».

A coup sûr, elle a déjà démontré qu’il est possible de lutter efficacement contre le chômage de longue durée par une approche inclusive et territorialisée.