L’ACTU

MEDIATICO – L’ACTU

3 questions à Estelle Marcoux

Chargée de partenariat à la SIDI,
Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement

Le PIB est-il toujours un bon indicateur ?

Le PIB est un bon indicateur pour estimer l’évolution du volume d’activité économique. Mais, s’il permet d’approcher la croissance du volume, il ne permet pas d’aborder les problématiques de développement et encore moins de réduction des inégalités. C’est une approche purement quantitative, liée à l’aspect économique des choses. Je pense que le PIB a encore un intérêt, il ne faut pas forcément le jeter à la poubelle, mais il faut l’utiliser à bon escient. 

En quoi « l’indice du capital humain » de la Banque mondiale est-il intéressant ?

Pour la SIDI, cette initiative est remarquable : elle va dans le sens d’une meilleure efficacité des politiques des Etats et du fléchage de l’aide publique au développement. C’est la preuve d’une volonté d’appréhender les aspects humains de manière plus précise que l’IDH, l’indice de développement humain. C’est un indicateur qualitatif et prospectif qui considère le potentiel d’un pays avant que sa population ne soit pénalisée par le manque de services publics répondant aux besoins de base. Il prend par exemple en compte la survie des enfants, l’éducation et la santé.

Que valent les autres indicateurs alternatifs ?

Tous ces indicateurs portent sur les aspects humains du développement. Ils permettent de comparer les pays et sont basés sur l’approche par les « capabilités » (d’après le terme capabilities employé par l’économiste Amartya Sen), dont les études économiques ont montré qu’elles sont, en termes d’éducation et de santé, des pré-requis à la sortie de la pauvreté. Mais ces indicateurs ont leurs limites : ils ne prennent en compte ni les inégalités, ni les aspects environnementaux. Nous savons pourtant que les populations les plus vulnérables sont les plus exposées aux risques climatiques.

Propos recueillis par Juliette Loiseau

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