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Budget 2026 : l’Uniopss appelle les Parlementaires à investir dans la solidarité

Crèches associatives, enfance, jeunesse, santé mentale, logement, Ehpads, allocations… Alors que le gouvernement Lecornu II vient de présenter le projet de budget de l’Etat et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 qu’il va transmettre au Parlement, le secteur sanitaire et social en appelle justement aux Parlementaires ! 

Dans un contexte de crise politique majeure et de fracture sociale persistante, l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss) demande en effet aux députés et aux sénateurs d’examiner ces deux textes financiers en veillant avant tout à replacer la solidarité au cœur des choix budgétaires du pays. 

Une France fracturée, un budget sous tension

« Investir dans la solidarité, c’est investir dans l’avenir », plaide Daniel Goldberg, président de l’Uniopss. Dans un climat d’instabilité politique, de défiance à l’égard d’un gouvernement en sursis et de grande fatigue démocratique, les budgets de l’État et de la Sécurité sociale ne peuvent pas, selon l’Uniopss, se limiter à une logique de rigueur comptable.

« Pour se ressaisir, notre pays doit apporter des réponses aux questions structurelles qui sont devant lui », insiste Daniel Goldberg. « Il faut redonner le sentiment que l’action publique règle des questions de fond et des sujets du quotidien. »

42 propositions pour remettre les solidarités au cœur de l’action publique

Dans cet esprit, l’Uniopss a adressé aux députés et sénateurs 42 propositions prioritaires couvrant l’ensemble des champs de la santé et des solidarités. Objectif : co-construire les politiques publiques avec les associations qui les mettent en œuvre au quotidien.

Ces propositions s’articulent autour de plusieurs grands axes :

  • Cohésion sociale, pouvoir d’achat et transition écologique dans les secteurs du logement et de l’hébergement ;
  • Réformes de l’enfance, de la jeunesse et de la famille, pour garantir la qualité de l’accueil ;
  • Refonte du système de santé, avec un accent sur la santé mentale, déclarée Grande Cause nationale 2025 ;
  • Réponses aux défis démographiques et à l’autonomie ;
  • Renforcement de la protection des plus modestes et soutien aux métiers du lien humain.

Soutenir les structures en difficulté

Face à des difficultés financières croissantes dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux, l’Uniopss appelle également à mettre en place plusieurs mesures d’urgence, parmi lesquelles :

  • Le soutien aux crèches associatives et mutualistes, via une augmentation exceptionnelle de 2 % de la Prestation de service unique (PSU) ;
  • La compensation des coûts liés au Ségur numérique et aux évaluations qualité de la HAS ;
  • La reconduction du fonds d’urgence pour les Ehpad en difficulté, étendu aux résidences autonomie et aux services à domicile ;
  • La valorisation du rôle de l’animateur en Ehpad et la création d’équipes d’accompagnement social pour les personnes précaires.

Dans le champ de l’enfance, l’Uniopss appelle à renforcer le service public de la petite enfance par une meilleure compensation financière des collectivités, afin d’assurer un accueil de qualité. 

Sur le plan de l’hébergement, elle réclame la pérennisation des 203 000 places existantes, la création de 10 000 places supplémentaires et l’avance du versement des subventions aux associations.

Refuser l’Allocation sociale unifiée « à budget constant »

Autre dossier sensible : la réforme annoncée de l’Allocation sociale unifiée (ASU), qui regrouperait plusieurs aides existantes. L’Uniopss conteste le principe d’une telle réforme « à budget constant », qui créerait mécaniquement des perdants.

Elle réclame donc une concertation formelle avec les associations et les personnes concernées, la publication de simulations gagnants-perdants, et le maintien des droits spécifiques tels que l’AAH, l’ASPA et les APL.

Transformer la Grande Cause santé mentale en actions concrètes

Sur le front de la santé mentale, l’Uniopss appelle à transformer la Grande Cause 2025 en actes. Elle demande notamment une dotation suffisante pour le Fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie (FIOP), sous l’autorité du délégué ministériel à la santé mentale, et une ouverture du dispositif au secteur médico-social pour mieux coordonner les parcours de soins.

« Sans les associations, nous perdrons le combat »

Dans son éditorial de rentrée, Daniel Goldberg rappelle que les associations jouent un rôle essentiel dans la cohésion nationale, mais qu’elles sont aujourd’hui fragilisées par la baisse des financements. « Les responsables publics doivent comprendre que sans les associations, sans des professionnels mieux reconnus, nous perdrons le combat », prévient-il.

Alors que la France célèbre les 80 ans de la Sécurité sociale, l’Uniopss en appelle surtout à un sursaut collectif : « 2026 ne peut être une année perdue. Elle doit être celle où nous résolvons les problèmes du présent et préparons l’avenir », conclut Daniel Goldberg.

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