L’ACTU

MEDIATICO – L’ACTU

Black Friday : « Nous estimons les ventes en ligne à 1,7 milliard d’euros »

3 Questions à Laure Baëté, responsable la commission RSE de la Fevad, la fédération du commerce en ligne.

Q : Le Black Friday et le Cyber Monday ont-il été bons pour les cyber-marchands ? 

LB : La Fevad, qui représente 600 entreprises et 800 sites de vente en ligne en France, n’aura pas de chiffres définitifs avant fin janvier, mais nous avons estimé à 1,7 milliard d’euros le montant des ventes en ligne durant ces quatre jours de « promotions ». A ne pas confondre avec une période de « soldes » où les commerçants ont exceptionnellement le droit de vendre à perte. L’an dernier, nous déjà constaté que le trafic moyen de visiteurs par jour avait doublé sur les sites de vente en ligne durant cette période. Nous voyons aussi que cette opération permet de lisser les achats de Noël : auparavant, les consommateurs achetaient tous leurs cadeaux durant la première quinzaine de décembre. Maintenant, ils profitent des promotions dès la fin du mois de novembre. La Poste en est plutôt contente, cela lui permet d’étaler ses livraisons dans le temps. 

Q : La Fevad entend-elle la préoccupation sociale et environnementale grandissante, voire les critiques des consommateurs, contre le Black Friday ? 

LB : Les enjeux environnementaux sont importants. Nos études montrent que les consommateurs sont prêts à acheter des cadeaux recyclés ou reconditionnés et nous le voyons par exemple avec l’ascension de sites comme Vinted. Mais nous ne représentons que 10% du commerce de détail en France, nous ne sommes pas le principal pollueur de la planète. De plus, les sites de vente en ligne font maintenant plus attention à proposer des emballages mieux conditionnés, pour éviter le vide dans les cartons et pour mieux remplir les camions. Certains sites, comme Cdiscount, s’équipent même de machines spécifiques pour cela, hélas très chères : tous les commerçants ne peuvent pas s’en équiper. Enfin, concernant certaines critiques contre Amazon, par exemple, nous ne commentons pas l’actualité de nos adhérents. Et si certains sites comme la Camif – qui n’est plus adhérent de la Fevad – ferment leur site pour le Black Friday, j’estime que chacun est libre. Mais sachez que Nature & Découverte, lui, a choisi de rester ouvert et d’offrir à ses clients des graines pour les oiseaux. 

Q : Comment la commission RSE de la Fevad se positionne-t-elle sur ces débats ?

LB : Notre ancienne commission Environnement est devenue commission RSE début 2019. Elle se réunit tous les deux mois et nous avons beaucoup travaillé cette année sur le projet de loi sur l’économie circulaire, en recevant des intervenants extérieurs comme Citéo, Ecosystem, EcoLogic ou Eco-Mobilier. Avec Citéo, nous avons notamment travaillé sur le Circular Challenge, pour trouver des idées innovantes en matière d’emballage. Et pour 2020, nous allons proposer fin janvier à notre conseil d’administration d’approfondir nos travaux sur la fracture numérique que l’on nomme l’illélectronisme.

Notre commission RSE est présidée par La Redoute, un groupe très impliqué pour le green, l’éthique et les questions de responsabilité. Avec eux, nous nous sommes rendu compte que beaucoup de nos adhérents font des choses, mais le disent peu : proposer des produits textile plus responsables chez H&M ou aux Galeries Lafayettes, travailler sur l’écoconception des emballages et des produits, livrer en véhicule électrique sur le dernier kilomètre… Plusieurs de nos adhérents font aussi partie du Global Compact de l’ONU, qui contient une charte d’engagements éthiques et responsables. Notre commission RSE prend de plus en plus d’ampleur.

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