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Nexem : « Il y a actuellement des associations qui meurent en silence »

Après Nantes voilà deux ans, la ville de Reims accueillait la deuxième édition de « La Mêlée Nexem » la semaine dernière, dont Mediatico était partenaire, organisée par le premier syndicat d’employeurs du secteur sanitaire, social et médico-social à but non lucratif, Nexem. Une mêlée pour faire corps tous ensemble, comme au rugby, face aux défis d’un énorme champ d’activité, qui va de la petite enfance au grand âge, en passant par le champ du handicap.

Un secteur-clé de l’économie sociale et solidaire, en forte tension tant en termes de recrutements que de budgets publics, devenus notoirement insuffisants. ESS France pourrait d’ailleurs s’inspirer de cette situation pour élaborer un prochain plaidoyer, visant à demander aux pouvoirs publics de réserver ces filières d’activité au secteur non-lucratif. Les scandales de maltraitance des enfants dans des crèches privées, ou de nos aînés dans certains Ehpad d’Orpea, sont passés par là.

La Mêlée Nexem a donc mis le doigt, comme l’attendaient les professionnels venus en nombre, sur des problématiques concrètes de leurs activités au quotidien, ainsi que sur des transformations métier et des enjeux d’avenir qui interrogent. L’intelligence artificielle a-t-elle sa place dans le travail social ? Quelle place tient encore la solidarité dans une société fracturée ? Qu’en est-il de l’attractivité des métiers du social pour les jeunes ? Ou comment transformer la perception de nos “dépenses sociales” comme un investissement, plutôt que comme une source de déficit public ? 

Design social, mesure d’impact, innovation managériale

Dans l’espace du Hub Innovation, plusieurs associations et start-ups sociales sont aussi venues présenter leurs dernières innovations, au service des professionnels comme des publics qu’ils accompagnent. Et Mediatico y a animé plusieurs ateliers, notamment sur le design social comme moteur de la transformation de l’offre (avec l’OCIRP, Les Beaux Jours et Coallia) ; sur le pilotage de son activité par la mesure d’impact (avec Impact Track, Rhéso, Solinum et la DIPLP) ; ou sur l’innovation managériale qui permet de responsabiliser les équipes (avec Alenvi et Compani).

Durant deux jours, quelques stars sont venues nous éclairer de leur regard. La philosophe Cynthia Fleury, plébiscitée. L’ancien vice-président du GIEC, Jean Jouzel, ou la navigatrice Isabelle Autissier. Mais aussi le président de l’Uniopss, Daniel Goldberg. L’anthropologue Elisabeth Soulié. Le président de l’Institut de l’Engagement, Martin Hirsch. Ou encore Arnaud Robinet, maire de Reims et président de la Fédération Hospitalière… 

Ce qui se passe n’est pas inéluctable

Sans oublier l’intervention décevante, largement ressentie dans la salle, du président du Conseil général, venu finalement reconnaître son impuissance politique face aux restrictions budgétaires qui frappent les acteurs sociaux de terrain. « Les faiseurs, face aux payeurs », résumait l’assistance à l’issue. Et cela, alors que le gouvernement Barnier s’apprêtait à révéler, quelques heures plus tard, les détails de son plan d’économies budgétaires de 60 milliards d’euros !

Président de Nexem, Alain Raoul n’a pas hésité à conclure sur ce ton : « La situation est grave. Il y a actuellement des associations qui meurent en silence. Mais ce qui se passe n’est pas inéluctable. Je vous engage au combat et à l’action, il en va de l’avenir des personnes que nous accompagnons. Et de l’ensemble de la société ». 

Encore tout frais, le manifeste élaboré par Nexem, qui réclame notamment que les promesses budgétaires de l’Etat à l’égard du secteur médico-social soient tenues, sera envoyé prochainement à tous les députés.

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