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MEDIATICO – L’ACTU

Punaises de lit : l’étonnante opportunité pour les ressourceries

L’économie sociale et solidaire, plus résiliente que jamais ! Face au fléau des punaises de lit, que tout bon chineur redoute de rapporter à domicile, chacun pourrait craindre pour bientôt la fin de la mode vintage, du mobilier d’occasion, des ressourceries de vêtements… et de leur modèle économique basé sur la collecte d’objets de seconde main pour créer des emplois d’insertion. 

Croyez-vous qu’Emmaüs Pointe Rouge ou Impulse Toit à Marseille s’en inquiètent ? Tout comme La Rockette Père Lachaise ou la Ressourcerie l’Alternative à Paris ? Pas tant que ça, au fond. D’une part, parce qu’elle sont sensibilisées à la question depuis longtemps et qu’elles agissent en conséquence, vérifiant chacun des objets mis en vente. Et d’autre part, parce que les ressourceries ont évidemment de la ressource.

250 logements HLM infestés à Stains

Voyez donc la ville de Stains, en Seine-Saint-Denis. Elle a décidé de faire des punaises de lit une opportunité : une transformation surprenante y est en cours pour éradiquer ce fléau qui hante les foyers, notamment ceux qui résident en HLM. Le problème des punaises de lit est en effet une véritable épidémie à Stains, touchant plus de 250 des 5.400 logements gérés par Seine-Saint-Denis Habitat. 

Le bailleur social a donc décidé d’expérimenter une méthode importée du Canada, dans le quartier du Clos-Saint-Lazare. Elle consiste à utiliser des chambres froides pour traiter les meubles infestés de punaises de lit, qui vont y mourir par congélation. Contrairement aux méthodes traditionnelles de désinsectisation qui ont échoué à résoudre le problème, puisque les nuisibles sont devenus résistants aux traitements chimiques, cette approche radicale allie en effet le froid pour les meubles et textiles, et la chaleur pour les murs, les plinthes, et les serrures.

Un double appui sur l’économie sociale et solidaire

Mieux, cette technique permet aux familles, souvent modestes, de ne pas jeter leurs meubles, souligne Seine-Saint-Denis Habitat. Pour la phase opérationnelle, le bailleur s’appuie à double titre sur l’économie sociale et solidaire.

D’une part, elle a confié une partie des opérations à la régie de quartier de Stains, qui forme désormais son personnel à utiliser la vapeur sèche pour désinfecter les appartements. D’autre part, Seine-Saint-Denis Habitat compte à présent créer une ressourcerie dédiée au traitement des punaises de lit, la première du genre en France. 

Dans les locaux d’une ancienne boucherie, le bailleur va remettre deux chambres froides en état de fonctionnement. La future ressourcerie qui s’y implantera pourra ainsi récupérer, traiter et revendre les meubles infestés, ainsi que les encombrants. 

Des gestes simples pour éviter les punaises de lit

Quand un problème de santé publique se transforme en opportunité économique et sociale, les acteurs de l’économie sociale et solidaire font une nouvelle fois la preuve qu’ils peuvent saisir les opportunités là où elles se présentent. Cette approche créative, combinée à la persévérance des partenaires locaux, pourrait bien être la clé pour mettre fin à l’épidémie de punaises de lit à Stains. Et ailleurs aussi, évidemment.

Selon une étude de l’institut Ipsos pour la plateforme de désinsectisation BadBugs.fr, 7% de la population française a été victime de punaises de lits au cours des cinq dernières années. Parmi les sources d’infestation les plus soupçonnées, 10% sont liées au marché de la seconde main, après les voyages (44 %), les interactions avec des proches touchés (30 %) et l’emménagement dans un lieu déjà infesté (20 %).

Inutile de s’alarmer pour autant. Le plus souvent, quelques gestes simples suffisent en sortant de votre ressourcerie préférée : ne portez pas directement ce nouveau vêtement d’occasion, ne le rangez pas sur l’étagère, mais lavez-le plutôt à 60 degrés, ou passez-le 30 minutes au sèche-linge… ou 72h au congélateur. Facile, non ?

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