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Pierre Victoria, Veolia : « Regardons comment le plan de relance s’intègre au Green Deal européen »

L’ambition est claire : « Veolia veut créer un champion mondial autour de la transformation écologique », a réaffirmé Antoine Frérot lundi, sur le salon Produrable. PDG depuis 2009 du géant français de l’eau et des déchets, autrement dit des services aux collectivités, Veolia a informé les marchés financiers le 30 août dernier de son intention de mettre la main sur Suez, son grand rival historique. قوانين اونو A l’évidence, le terrain de jeu de Veolia n’est plus français : il est mondial depuis longtemps, et aujourd’hui plus que jamais. الطاولة على الانترنت Pas étonnant que le groupe regarde le plan de relance français avec quelque distance…

Veolia est présent dans 56 pays et réalise 80% de son activé hors de France, rappelle Pierre Victoria, directeur Développement durable du groupe, dans cette interview accordée à Mediatico lors du salon Produrable. « Notre regard porte par conséquent sur l’ensemble des plans de relance que portent les différents États en Europe« , explique-t-il, rappelant que c’est l’Europe qui définit aujourd’hui les règles collectives sur les métiers de l’eau, des déchets et de l’énergie.

Veolia entend saisir les opportunités d’affaires suscitées par le Green Deal européen

« Nous regardons surtout comment le plan français s’intègre dans le Green Deal européen et comment il va contribuer à la transformation écologique« , poursuit Pierre Victoria. Pour lui, le Green Deal ou « Pacte Vert » européen s’annonce en effet comme un accélérateur majeur de la transition écologique et des politiques environnementales en Europe. La nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé en mai dernier la création d’un fonds de transition européen doté de 100 milliards d’euros sur sept ans. Objectif : accompagner la transition pour les pays et les secteurs les plus vulnérables et les plus carbonés en Europe. La mutation est en cours, Veolia entend bien saisir les opportunités d’affaires.

A quoi ressemblerait un mariage entre Veolia et Suez ? Un tel mastodonte réaliserait 41 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le monde. Un groupe français ultra solide à l’international, mais en position hégémonique dans l’eau en France : les deux groupes se partagent l’essentiel des concessions auprès des collectivités. Veolia, qui redoute donc l’interdiction de la fusion par les autorités de la concurrence, envisage déjà de revendre la branche eau de Suez en France, qui emploie 11. العاب بطاقات 000 salariés, au fonds d’infrastructures Meridiam. Par ailleurs, Veolia craint que les municipalités ne reprennent la main sur leur gestion de l’eau, via des régies municipales. Paris, Grenoble ou Montpellier l’ont déjà fait, d’autres villes devraient suivre.

Le patron de Veolia a longtemps milité pour doter les entreprises d’une mission : la cohérence le rattrape

Reste enfin la question de la responsabilité sociale de Veolia. Son PDG Antoine Frérot « a longtemps milité, dans le vide, pour que les grands groupes se dotent d’une « mission » qui ne soit pas seulement la création de valeur pour l’actionnaire, mais intègrent des objectifs sociaux ou environnementaux« , rappelle notre confrère de L’Obs. La « raison d’être » des entreprises étant à présent inscrite dans la loi Pacte, d’aucuns lui demandent d’être cohérent : « Les 500 millions d’euros d’économies promis par Frérot en cas de fusion avec Suez ? C’est au minimum 2.000 emplois de moins », lâche un proche de Suez, toujours dans L’Obs. L’alignement des paroles et des actes, encore et toujours.

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