Que restera-t-il des Jeux Olympiques 2024 dans les villes ou dans les quartiers populaires ? Un mois après la cérémonie de clôture, l’héritage de ces Jeux semble-t-il prometteur ? Les JOP 2024 resteront-ils dans nos esprits comme les plus solidaires, les plus inclusifs et les plus écologiques de l’Histoire, comme on nous l’a promis ?
Dans notre émission ESS On Air, qui donne la parole aux acteurs de l’économie sociale et solidaire sur l’actualité, Mediatico a posé la question à deux invités qui portent un regard très « social » sur l’événement. Ils n’hésitent pas à d’émettre plusieurs critiques, fondées sur les faits survenus avant et pendant ce grand été festif qui a fait tant vibrer les Français :
- Paul Alauzy, coordinateur chez Médecins du Monde et porte-parole du collectif d’associations « Le Revers de la Médaille »
- Fabien Archambault, enseignant d’histoire contemporaine à l’Université de Paris I et auteur d’un ouvrage sur l’histoire des Jeux Olympiques intitulé « Les légendes du siècle » (Flammarion).
Clairement, les Jeux Olympiques ont fait l’objet d’un « nettoyage social », assure Paul Alauzy dans notre émission. Certes, les Jeux ont été l’occasion de créer de futurs logements (le Village olympique) dans le département le plus pauvre de France métropolitaine, la Seine-Saint-Denis.
Mais le revers de la médaille, c’est l’expulsion de 12.545 personnes dans l’année qui a précédé les Jeux, soit 38% de plus que l’année précédente, notamment via la conduite par la préfecture de police de 138 opérations d’expulsions en Île-de-France (64 bidonvilles, 33 regroupements de tentes, 33 squats et 7 aires de gens du voyage). Les droits humains n’ont pas été au rendez-vous, nous dit Paul Alauzy.
Un recul historique sur les Jeux très instructif
Par ailleurs, ces phénomènes d’exclusion se reproduisent à chaque olympiade, renchérit Fabien Archambault. Historien, il met en relief des différences fondamentales entre les Jeux de l’Antiquité d’une part et les Jeux Olympiques modernes voulus par Pierre de Coubertin d’autre part.
Ce recul historique nous permet aussi d’interroger la préoccupation écologique dans les Jeux Olympiques, ou encore la capacité réelle ou supposée de libération des investissement urbains que permettrait l’organisation de ces Jeux.
Enfin, Paul Alauzy et Fabien Archambault répondent tous deux à une question très politique : Les jeux n’ont-ils pas aussi – et surtout ? – servi à jeter de la poudre aux yeux du peuple français, tout juste sorti d’une séquence politique très dure avec la montée du RN et la dissolution de l’Assemblée nationale à la veille de l’été.
Une émission ESS On Air sur l’Héritage des Jeux olympiques à regarder en intégralité sur Mediatico.fr et ses réseaux sociaux, produite avec les moyens techniques d’Impact Productions.
